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Présidentielle

Risque d'exclusion du PS: Valls se compare aux frondeurs

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Comparant sa situation à celles des frondeurs qui ont menacé son gouvernement pendant plus deux ans, l'ancien Premier ministre argue que "l'intérêt de la France est au-dessus des partis ou du règlement d'une primaire".

Manuel Valls a tranché mercredi sur BFMTV: lors du premier tour de la présidentielle il votera en faveur d'Emmanuel Macron et non en faveur du vainqueur de la primaire de la gauche, Benoît Hamon avec lequel la rupture est consommée. Pense-t-il être exclu du Parti socialiste à la suite de cette décision? "Moi? Je serais exclu par ceux qui n'ont respecté aucune règle pendant 5 ans?", a lancé Manuel Valls dans une référence aux frondeurs qui ont tenté à plusieurs reprises de défier son gouvernement entre mars 2014 et janvier 2017. 

"Le PS ne sera plus comme il a été jusqu'à maintenant après cette élection", a néanmoins reconnu Manuel Valls, qui a assuré qu'il "faudra une clarification et un dépassement".

Tout au long de son passage à Matignon, en réponse à ses utilisations du 49-3, Manuel Valls a dû faire face à plusieurs tentatives de motions de censure ou de défiance - notamment en mai 2016 - pour renverser son gouvernement. Parmi les plus actifs on retrouve Benoît Hamon après son départ du gouvernement en août 2014, Aurélie Filippetti, mais aussi Mathieu Hanotin, directeur de campagne du candidat PS ou encore les chefs de file des frondeurs durant le quinquennat de François Hollande, Yann Galut, Christian Paul ou Laurent Baumel.

"Honte", "minable", "sans honneur"

Les réactions virulentes n'ont pas tardé au sein du Parti socialiste. "Un homme sans honneur" a attaqué Arnaud Montebourg quand le député Patrick Mennucci le juge "minable". Dans le camp de Benoît Hamon, Mathieu Hanotin minimise:

"Manuel Valls a choisi de renier sa parole. Après on pourra avoir tous les prétextes... j'ai du mal à comprendre qu'un ancien premier ministre renie sa parole. Ça donne l'image d'une partie de la classe politique qui est prête à tout pour rester au pouvoir. "

Le Drian, Delanoë... aucun précédent d'exclusion

Rejetant les critiques en trahison, Manuel Valls a cité Jean-Yves Le Drian ou Bertrand Delanoë pour appuyer l'idée que d'autres figures du PS apportent leur soutien à Emmanuel Macron. Ni l'un, ni l'autre, pas plus que les députés Richard Ferrand ou François Loncle n'ont d'ailleurs été exclu par Jean-Christophe Cambadélis après l'officialisation de leur soutien à En Marche !.

Et ni sa signature de la charte de la primaire qui l'engageait à soutenir le vainqueur, ni ses différences de vue avec Emmanuel Macron ne l'ont retenu de prendre sa décision "responsable". "J'ai évidemment réfléchi (...) L'intérêt supérieur de la France va au-delà des règles d'un parti, d'une primaire, d'une commission", a assumé Manuel Valls. 
Samuel Auffray