Présidentielle: pourquoi vous n'allez plus entendre les candidats jusqu'à dimanche 20H

Le premier tour de l'élection présidentielle a lieu ce dimanche 10 avril. - Thomas COEX / AFP
À partir de ce vendredi minuit, les deux candidats qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle ainsi que leurs équipes devront suspendre leur campagne. À la veille du scrutin, ils seront contraints de respecter l’article 10 du décret du 8 mars 2001, qui explique que la campagne "prend fin le vendredi précédant le scrutin, à minuit". C’est ce qu’on appelle le "silence électoral". En Outre-mer, les électeurs votant samedi et non pas dimanche, la campagne devait s'arrêter dès la nuit de jeudi à vendredi.
Concrètement, les deux prétendants à l’Élysée et leurs équipes n’auront plus le droit de distribuer de bulletins, circulaires, tracts ou tout autre document relatif à l’élection. Finis également les messages par voie électroniques "ayant le caractère d’une propagande électorale" ou encore les appels téléphoniques pour inciter les électeurs à voter pour un candidat. Les meetings sont aussi interdits pendant cette période, qui se terminera lors de la fermeture du dernier bureau de vote en métropole, à 20 heures.
Sur internet aussi
Dans le même temps, les candidats s’engagent à ne plus modifier ni actualiser leur site Internet. Ils ont en outre l’interdiction de "porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale juste avant l’organisation du scrutin sans donner la possibilité aux adversaires électoraux d’y répondre avant la fin de la campagne", conformément à l’article L48-2 du Code électoral.
Ce silence électoral a pour objectif de "garantir la sincérité du scrutin et d’éviter toute forme de pressions intempestives sur les électeurs", selon le Conseil constitutionnel.
Il s’agit d’un moyen de ne pas influencer les Français dans leur choix et de leur laisser un temps de réflexion avant de glisser leur bulletin dans l’urne.
Silence dans les médias
C’est également pour cette raison que les médias sont soumis à cette "période de réserve" et doivent s’abstenir de diffuser des interviews des candidats ou de leurs soutiens. L’Arcom précise tout de même que "les chaînes de télévision et les stations de radio peuvent diffuser des reportages sur le vote des candidats et des personnalités qui les soutiennent, tant qu'elles ne reprennent pas leurs propos". L'organisation du vote et les enjeux de participation peuvent être évoqués.
Les médias ne pourront pas non plus diffuser de sondages consacrés à l’élection. En cas de non-respect de la loi du 19 juillet 1977, ils s’exposent à une amende de 75.000 euros.
Cette période de réserve prendra fin ce dimanche à 20h, avec la fermeture du dernier bureau de vote, permettant à tous les médias d'annoncer leurs premières estimations et le nom du vainqueur.