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Présidentielle

Pour Nathalie Arthaud, la présidentielle est "un jeu truqué"

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Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière et candidate à la présidentielle, est ce jeudi matin l'invitée de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et sur RMC.

Invitée jeudi matin sur BFMTV et RMC, Nathalie Arthaud, qualifiée pour l'élection présidentielle avec 623 parrainages, a conscience qu'elle ne sera pas élue, mais l'assume, affirmant que l'Elysée ne la fait pas rêver. "Je les vois tous se bousculer pour l'Elysée: Macron, Le Pen, Fillon. En réalité, une fois qu'ils y arriveront, ils se mettront aux ordres du patronat. Le programme qu'ils appliqueront, c'est le programme qui est discuté dans les conseils d'administration des grandes entreprises. C'est comme ça à chaque fois, parce que le véritable pouvoir qui domine la société, c'est le pouvoir des plus riches".

"Je ne veux pas être la marionnette au bout des ficelles", plaide la candidate Nathalie Arthaud. "Ceux qui gouvernent se condamnent à être les marionnettes. Les travailleurs peuvent changer les choses, à condition qu'ils en aient la conscience et la volonté".

"Plusieurs versions du pire"

La candidate communiste considère la présidentielle comme "un jeu truqué. Que ce soit Fillon, Macron ou Le Pen, il ne feront pas la politique favorable aux travailleurs. (...) Au deuxième tour, il s'agit de départager des gens qui de toute façon, vont nous porter des coups. Ce n'est pas notre combat. Je voterai Nathalie Arthaud au premier tour, et j'appelle le monde du travail à le faire".

En revanche, Nathalie Arthaud votera blanc au second tour, et ne prendra pas part à d'éventuels appels à un front républicain contre Marine Le Pen, car "il y a plusieurs versions du pire". "On veut nous forcer à voter pour des gens dont on sait parfaitement qu'ils vont mener une politique anti-ouvrière".

"Les travailleurs produisent tout"

"Les travailleurs font tout tourner dans cette société, ils produisent tout, y compris les super-profits, y compris les produits de luxe, qui sont réservés aux plus riches", énumère la candidate d'extrême gauche. Nathalie Arthaud fixe à 1.800 euros le salaire minimum, car "c'est un minimum pour vivre", et réclame "le droit de contrôler ce qu'il se passe dans les entreprises".

"Dans cette élection, j'appelle les travailleurs à mettre en avant leurs intérêts immédiats: il faut arrêter avec ces plans de licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, il faut répartir le travail entre tous parce que toute la société est gangrenée, pourrie de l'intérieur par ce chômage de masse", juge la candidate de Lutte ouvrière.

"Même quand on est auto-entrepreneur, regardez comme on dépend des grands groupes. C'est toujours la loi du plus fort qui s'impose", note Nathalie Arthaud. "Même quand cherche à monter sa petite entreprise, on est entre le marteau et l'enclume, entre les banques qui imposent des intérêts extravagants, et les fournisseurs qui imposent leurs conditions de paiement. L'issue c'est le combat collectif dans les entreprises. Ceux qui sont à leur propre compte doivent se rallier à ce combat-là (...) parce qu'on n'échappe pas à la loi du plus fort".

A.L.M.