"La police tue": Philippe Poutou visé par une enquête, sa convocation repoussée

Philippe Poutou - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
"Officiellement candidat... et convoqué par la police", a écrit sur Twitter Philippe Poutou ce lundi à la mi-journée, quelques minutes après que le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a annoncé la liste des 12 candidats à l'élection présidentielle, dont il fait partie alors qu'un doute subsistait quant à son obtention des 500 parrainages.
Dans un communiqué, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) se félicite de la validation de la candidature, tout en estimant que la campagne officielle du candidat "débute d'une manière qui, symboliquement, en dit long".
Mais la convocation de Philippe Poutou devant les enquêteurs prévue ce mardi a été reportée sine die pour cause d'élection, a appris lundi l'AFP de sources concordantes.
Enquête pour "injure publique envers une administration publique"
"Philippe Poutou a en effet récemment reçu une convocation pour être auditionné par la police, le 8 mars prochain (ce mardi, NDLR) dans le cadre d'une enquête pour 'injure publique envers une administration publique'".
Il est indiqué sur la convocation, que Philippe Poutou a publiée sur Twitter, que le courrier a été rédigé le 4 février dernier.
"Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin semble donc avoir mis ses menaces à exécution, lui qui avait annoncé porter plainte contre Philippe Poutou après que celui-ci eut dénoncé les violences et crimes policiers", poursuit le communiqué.
Convocation après une plainte de Darmanin
Cette convocation concerne des propos tenus par l'ancien ouvrier de Ford en octobre dernier. Le candidat à la présidentielle avait, en référence aux affaires de Steve Maia Caniço à Nantes et de Rémi Fraisse dans le Tarn, déclaré: "la police tue, évidemment, la police tue". Des propos qu'il avait réitérés le lendemain sur BFMTV, précisant que c'était "une réalité", mais que la police ne tuait "pas délibérément" et qu'il n'avait "jamais dit ça".
Sa sortie avait suscité une réaction du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui avait annoncé un dépôt de plainte.
Dans son communiqué de ce lundi, le NPA estime que "Philippe Poutou est dans le viseur d'un pouvoir qui, entre les dissolutions d'organisations et les plaintes à répétition, est prêt à tout pour intimider et faire taire toute voix critique. Mais nous le disons à Gérald Darmanin et à Emmanuel Macron: on est là, et on ne nous fera pas taire!", conclut le texte.