Édouard Philippe "odieux", Jean-Michel Blanquer "paranoïaque"... Quand une ex-députée LREM étrille la macronie

Frédérique Dumas à l'Assemblée nationale le 28 novembre 2017 - JACQUES DEMARTHON © 2019 AFP
Un livre écrit à la sulfateuse. Frédérique Dumas, l'une des premières députées La République en marche à avoir quitté le parti en 2018, a pris la plume pour raconter sa vision du quinquennat. Elle y étrille les figures de la macronie et plus largement la "concentration du pouvoir" dans les mains de quelques-uns.
Gabriel Attal et Aurore Bergé, des "Underwood junior"
L'ancien Premier ministre Édouard Philippe est "odieux, sûr et dominateur jusqu’au bout". Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale est devenu "psychorigide et paranoïaque", peut-on lire dans les colonnes de Libération qui révèle les bonnes feuilles de Ce que l’on ne veut pas que je vous dise. Récit au cœur du pouvoir (Massot éditions) .
Quant à Gabriel Attal,le porte-parole du gouvernement et Aurore Bergé, la présidente adjointe du groupe à l'Assemblée, ils sont vus comme des "Underwood junior", ce couple de politiques dans la série américaine House of cards qui va jusqu'à assassiner une journaliste pour conquérir le pouvoir.
Brutalité et manque d'imagination
Emmanuel Macron n'est pas non plus épargné. Elle dénonce sa "brutalité", son "manque d'imagination" et lui reproche de "saper méticuleusement tous les contre-pouvoirs".
Parmi les griefs de cette députée fâchée avec la République en marche, qui a un temps rejoint l'UDI avant de désormais appeler à voter Yannick Jadot, une conversation avec Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, souvent vu comme "le cerveau" d'Emmanuel Macron.
Après une discussion au sujet de l'audiovisuel public lors de laquelle cette ancienne productrice espère diriger une mission sur le sujet, le bras droit du président l'écoute longuement avant de trancher.
"Je dis d’abord ce qu’il faut faire et ensuite, on voit pour la mission", lui aurait-il dit.
Le numéro 2 de la rue du Faubourg Saint-Honoré semble également avoir l'habitude de prendre des décisions sans échanger avec les ministres concernés.
Frédérique Dumas parlait déjà du "Titanic" en 2018
En 2018, il aurait décidé seul "pour faire moderne" de supprimer la chaîne de télévision France 4, une heure avant la conférence de presse de la ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Elle a découvert l'information quelques minutes avant de prendre la parole.
Ce n'est pas la première fois que la députée juge très sévèrement l'exécutif. Dans un long entretien au Parisien en 2018, elle avait dénoncé le peu de considération pour le travail du Parlement de la part du président.
"Travailler dans l'espoir d'être écouté, voire entendu, faire bouger les lignes est tout simplement impossible avec l'exécutif et compliqué avec le groupe. Même donner un avis est vu comme une fronde s'il n'est pas conforme", avait justifié Frédérique Dumas pour expliquer son départ.
"On nous explique que les ministres doivent faire des sacrifices personnels en abandonnant leurs convictions, leurs idéaux, qu'il faut avaler toutes les couleuvres, pour rester au gouvernement. C'est dangereux", avancait-elle encore.
Avant de conclure : "On a le sentiment d'être sur le Titanic".