EDITO - "La séquence Whirlpool a remis en marche la campagne de Macron"

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Mercredi, la campagne de l'entre-deux-tours se jouait à Amiens. Dans la journée, les deux candidats qualifiés pour le scrutin du 7 mai, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, se sont chacun à leur tour rendus sur le site de l'usine Whirlpool, promise à la fermeture, la première accueillie par des sourires et des selfies, le second par des sifflets au milieu d'une mêlée confuse. Une double-visite qui a marqué le lancement de la dynamique de la campagne de l'entre-deux-tours.

> Laurent Neumann: "La preuve que Marine Le Pen n'est absolument pas résignée à la défaite annoncée par les sondages"
"Paradoxalement, la séquence Whirlpool a remis en marche la campagne d'Emmanuel Macron qui patinait un peu. Mais paradoxalement, cela a aussi prouvé que Marine Le Pen n'était absolument pas résignée à la défaite annoncée par les sondages, et cela devrait d'ailleurs faire réfléchir les électeurs qui hésitent encore ou qui pensent s'abstenir.
Mercredi, deux candidats à la présidentielle sont venus faire des propositions sur une situation extrêmement concrète. D'un côté, Emmanuel Macron dit 'si je suis président de la République, l'Etat s'engagera à superviser le meilleur plan social pour tous les salariés de cette entreprise', et de l'autre côté, Marine Le Pen dit 'je m'engage à sauver le site, et si par hasard le groupe persiste à délocaliser et à fermer, l'Etat deviendra actionnaire provisoirement'. Donc l'Etat serait propriétaire d'une entreprise de sèche-linge. Il y a 60.000 entreprises qui ferment chaque année, c'est-à-dire près de 150 chaque jour. La question est simple: est-ce que l'Etat va devenir propriétaire de ces 150 entreprises chaque jour? Non, ça s'appelle une promesse de campagne. C'était bien la peine de se moquer de François Hollande à Florange".

> Christophe Barbier: "Marine Le Pen va sur des terrains où les électeurs lui sont acquis"
"La télévision renvoie l'image brute des candidats. Pour Marine Le Pen mercredi, c'était la candidate du peuple, celle qui fait des selfies avec des salariés menacés ou des chômeurs. Et pour Emmanuel Macron c'était l'image d'un président en apprentissage: il sait qu'il va gagner, il croit qu'il va gagner, mais il apprend le métier. Adieu le beau gosse séducteur sur les planches du premier tour, voilà un président au contact du terrain.
C'est une séquence en direct sur les chaînes d'information, donc tout peut arriver. Evidemment des manifestations anti-Le Pen, on en a vu et on en verra, ou bien pour Emmanuel Macron, c'est le risque de recevoir des oeufs, d'être poussé, bousculé, un peu comme Lionel Jospin en 2002 face aux salariés de Lu, à Evry, où il avait été mis dans les cordes.
Tout cela nous dit des deux rivaux que Marine Le Pen est culottée, elle fait une campagne habile, mobile, mais qu'elle va sur des terrains où les électeurs lui sont acquis, on le voit encore ce jeudi matin avec les pêcheurs du Grau-du-Roi. Emmanuel Macron montre qu'il est patient, endurant, qu'il veut construire ce contrat avec les Français pour le deuxième tour et qu'il espère que le spectacle de Le Pen faisant du populisme va faire peur aux électeurs de François Fillon, et que ceux-ci viendront pour se protéger".