EDITO - "L'attentat déjoué ne profitera pas à ceux qui cherchent à l'instrumentaliser de façon grossière"

- - BFMTV
Le baromètre des éditorialistes - Au lendemain de l'interpellation à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat "imminent" pendant la période de l'élection présidentielle, les éditorialistes de BFMTV s'interrogent sur l'impact de cet événement sur la fin de la campagne, mais aussi sur l'issue du vote.

> Christophe Barbier: "L'attentat déjoué peut avoir un impact sur la mobilisation"
"Est-ce que cet attentat déjoué est un élément qui peut jouer en cette fin de campagne? Je ne crois pas, en tout cas pas sur le résultat. Evidemment, cela change l'ambiance et évidemment, cela peut avoir un impact sur la mobilisation, et cela le devrait, car l'on voit bien que les terroristes veulent porter atteinte à la démocratie, la meilleure réponse est de participer. Le droit de vote est un tel trésor qu'on ne devrait pas être en-dessous de 80-85% de participation. Mais une arrestation avant un attentat n'a pas l'impact psychologique d'un attentat. On ne trouvera pas l'opinion traumatisée qu'on a pu avoir après le 14-Juillet, à Nice".

> Laurent Neumann: "Cela va changer le climat de cette fin de campagne"
"J'espère que cet attentat déjoué ne va profiter à personne. Il y a en tout cas une certitude, c'est que cela ne profitera pas à ceux qui cherchent à instrumentaliser cet événement de façon grossière. On a entendu les discours de Marine Le Pen qui depuis quelques jours a, d'une certaine manière 'rediabolisé' son discours sur ces questions là, les frontières, l'immigration, le droit du sol, bien que les conditions des interpellations de mardi prouvent que ces mesures n'auraient aucun impact sur la lutte contre le terrorisme.
En revanche, cela va changer une chose: le climat de cette fin de campagne. Car il y a deux éléments importants: assurer la sécurité du vote lui-même, rappelons qu'il y aura 66.000 bureaux de vote et 50.000 policiers mobilisés, et assurer la sécurité des candidats. Dans l'entourage des candidats, on assure que la campagne sera menée jusqu'au bout, on va donner l'impression que cela ne va rien changer, mais on va quand même prendre un certain nombre de mesures de sécurité, notamment changer les trajets, changer les horaires.
Mais cela n'aura sans doute pas d'impact sur le vote. Celui qui devrait en profiter, c'est le président de la République, mais il n'est pas candidat".