Comme Fillon, Tapie estime avoir été la cible d'un "cabinet noir" à l'Elysée

Bernard Tapie le 10 juillet 2013 à Paris. - Fred Dufour - AFP
Bernard Tapie a été cité dans Bienvenue Place Beauveau, le livre où apparaît l'idée d'un "cabinet noir" à l’Elysée dont François Fillon pense aujourd'hui être victime.
"Si les trois auteurs ont des preuves d’une manipulation, cela m’intéresse", indique l'homme d'affaires qui a décidé de les assigner en justice pour "obtenir les preuves de ce qu'ils avancent".
Car dans le cadre de l'affaire Adidas, pour laquelle il risque un renvoi en correctionnelle, Bernard Tapie croit plausible que l'Elysée a pu téléguider l'affaire. "J'ai toujours eu de mauvaises relations avec François Hollande", indique-t-il, ajoutant qu'"il a toujours cru que me taper dessus était populaire".
Une justice instrumentalisée ?
Bernard Tapie indique avoir eu "affaire tout confondu, avec une centaine de magistrats". Fort de cette expérience, il estime qu'en France les affaires de justice "se traitent avec des gens impartiaux et compétents", même si "quand les affaires deviennent médiatiques les choses se compliquent".
L'homme d'affaires distingue alors deux types de juges: ceux qui restent "insensibles aux pressions", face à "ceux qui pour aider leur carrière (...) vont toujours dans le sens du vent".
Dans le cas de François Fillon qui occupe la scène médiatique depuis déjà près de trois mois, Bernard Tapie n'exclut pas une instrumentalisation :
"Si le PNF avait estimé détenir des preuves suffisantes contre Monsieur et Madame Fillon, ils auraient été renvoyés en correctionnelle. Mais le problème de Fillon, c’est qu’il est tombé sur le juge Tournaire… qui l’a mis en examen immédiatement, confirmant ainsi une forme de culpabilité", explique-t-il.
Un magistrat qu'il décrit comme "un dur à cuire qui ne recule devant rien" chez qui "les règles du code pénal sont inversées". "Il faut prouver qu'on est innocent. Sinon son intime conviction suffit à vous renvoyer en correctionnelle", insiste-t-il.
S'il est battu Fillon "a pris un risque énorme"
Pour l'homme d'affaire, François Fillon est aujourd'hui "dans la peau de ceux, mis en examen, qu’il a tant critiqués". D'après lui, le candidat de la droite "comme sa femme doivent souffrir le martyre".
Malgré cela, Bernard Tapie pense que l'élu "a pris un risque énorme".
"S’il est battu, il va porter sur ses épaules la responsabilité d’avoir empêché l’alternance à droite. Cela sera terrible à vivre", déclare-t-il.