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Présidentielle

Christiane Taubira étrille Emmanuel Macron, "pur produit du système"

Christiane Taubira, le 29 janvier 2016.

Christiane Taubira, le 29 janvier 2016. - Jewel Samad - AFP

L'ancienne ministre de la Justice reproche aussi à son ex-collègue du gouvernement de ne jouer que sur "sa capacité de séduction. (...) Il doit beaucoup aux médias."

Voilà un soutien de poids sur lequel Emmanuel Macron va devoir faire une croix à l'approche de la présidentielle. Dans un entretien aux Inrocks, l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira s'est dit "atterrée" par l'effet d'Emmanuel Macron "sur de jeunes esprits", lui reprochant notamment de méconnaître le clivage droite/gauche. "Il a une vraie capacité de séduction, il en joue, c'est même sa carte maîtresse. Il doit beaucoup aux médias. Macron se dit antisystème mais c'est un pur produit du système", détaille Christiane Taubira.

"François Fillon ne donne pas la migraine: il appartient à la droite dure. Entendre quelqu'un qui prétend à la magistrature suprême dire qu'il n'y a pas de différences entre droite et gauche m'atterre", poursuit l'ex Garde des Sceaux.

"Quand on a plus de trente ans d'engagement, qu'on a pris au sérieux la politique, qu'on a accepté de prendre des coups, qu'on a vu ses enfants prendre des coups, qu'on a vu des gens souffrir, on connaît la différence entre les politiques de gauche et de droite", lui reproche-t-elle en comparant leurs parcours.

Un tacle à Valls, un autre à Mélenchon

Interrogé sur Benoît Hamon, Christiane Taubira juge que "dans la campagne, sa voix est un vrai renouvellement". "Merci de dire que la droite et la gauche, c'est différent. Les femmes et hommes de gauche qui racontent l'inverse sont juste en train de trahir", dit-elle. L'ancienne ministre, partie du gouvernement début 2016 en raison de son désaccord sur la déchéance de nationalité, épingle sans le nommer l'ancien Premier ministre Manuel Valls.

"Se prétendre le champion de la sécurité comme une fin en soi, alors qu'elle est un droit, ou se proclamer champion de la laïcité intégrale pour exclure, ce ne sont pas des marqueurs de gauche", attaque-t-elle.

Quant à Jean-Luc Mélenchon, elle juge qu'il a "bifurqué". "Il a fait une très belle campagne en 2012 et depuis il s'est un peu perdu dans les sables".

S.A. avec AFP