Championne de l’abstention, la Seine-Saint-Denis cherche à mobiliser pour l’élection présidentielle

Quel que soit le scrutin, l'abstention est toujours gagnante en Seine-Saint-Denis. Le département francilien affiche des taux d'abstention toujours très élevés et supérieurs à la moyenne nationale. Au second tour de l'élection présidentielle de 2012, l'abstention était de 23,56% dans le département contre 19,65 au niveau national. Un chiffre encore plus prononcé à l 'issue des élections régionales de décembre 2015 où l'abstention avait atteint 54,06% au second tour contre 41,59% au niveau global.
Pour cette nouvelle élection présidentielle, les sondages anticipent une abstention qui pourrait atteindre des niveaux records en France et a fortiori en Seine-Saint-Denis. Un phénomène contre lequel des associations se mobilisent depuis de nombreux mois d'abord pour inciter les habitants à s'inscrire sur les listes électorales et désormais pour les encourager à se déplacer dès dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle.
"Beaucoup de jeunes se sont désintéressés
Ces efforts se concentrent particulièrement vers les jeunes, dans un département où les moins de 30 ans représentent plus de 40% de la population.
"Toutes ces dernières années, il y a beaucoup de jeunes qui se sont désintéressés avec tous les scandales politiques. Nous on travaille dessus afin qu'ils se revoient dans la société. Tous les jours on essaye de se battre afin de représenter la jeunesse", explique sur BFM Paris Kamel Amrane, président de l'association Saint-Denis Positif.
Mais dans un département touché par le chômage et la pauvreté, les bénévoles se heurtent parfois à un mur, face à des jeunes qui se sentent abandonnés du monde politique.
"Ces jeunes nous disent que voter ne sert à rien, que ça ne va pas changer les choses. Moi je leur dit clairement qu'il faut y aller, il faut aller voter pour nos convictions et pour faire changer les choses", explique Adama Bathily, bénévole.
"On ne laissera pas les autres choisir pour nous"
A Pierrefitte-sur-Seine, Mohamed Ouadah, acteur associatif fait le même constat. Un travail de pédagogie doit alors s'engager.
"Il faut leur faire prendre conscience que c'est important pour eux et pour l'avenir de leurs enfants aussi d'aller voter, de prendre des décisions qui semblent plus justes et plus correctes pour leur avenir", souligne-t-il.
Pour tenter de les intéresser, Saint-Denis Positif a notamment misé sur des moyens ludiques pour parler de politique. En décembre dernier, Saint-Denis Positif avait fait participer des jeunes à un mannequin challenge pour les sensibiliser à l'inscription sur les listes électorales.
"Ca a permis au moins à ce que les jeunes s'y intéressent par un biais assez ludique. On espère que pour le prochain vote présidentiel et voire même pour législatif qui arrive au mois de juin tout le monde sera mobilisé et qu'on ne laissera pas les autres choisir pour nous", résume Sabrina Megaouel qui avait participé à ce dispositif.
Il leur reste encore quelques jours avant le premier tour de l'élection présidentielle pour convaincre de l'importance du scrutin.