Municipales: le PS sonné, la droite ravie, l'abstention record

Les élections municipales ont été marquées par une "vague bleue". - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Le verdict est sans appel: les Français se sont montrés sévères avec la gauche lors de ces élections locales, et la sanction contre la politique du gouvernement ne fait pas débat. Le Parti socialiste perd près de 155 villes de plus de 9.000 habitants, tandis que l'abstention a battu des records, atteignant 36,3% au niveau national.
BFMTV.com fait le point sur ce désaveu pour la gauche, la victoire de la droite et du Front national, et les conséquences sur la politique de François Hollande et du gouvernement.
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> Ce que perd la gauche
Toulouse, Angers, Reims, Limoges, Quimper, Caen, Saint-Etienne, Roubaix, Tourcoing... Au fil de la soirée les pertes pour le PS se sont accumulées. A Bobigny, en région parisienne, un UDI a mis fin à un siècle de gestion communiste, exemple emblématique de la progression de la droite jusque dans l'ancienne banlieue rouge de la Seine-Saint-Denis. Selon des données provisoires du ministère de l'Intérieur, la gauche a perdu 155 villes de plus de 9.000 habitants.
"Il s'agit bien d'une défaite locale et nationale pour la gauche et le gouvernement", a reconnu sans ambages le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, tandis que quatre courants du PS ont donné rendez-vous aux députés lundi à l'Assemblée nationale pour demander "une réorientation" de la politique menée.
Metz et Strasbourg in extremis, Lyon, Rennes, Nantes et Paris de façon plus attendue sont conservés par le Parti socialiste, même si dans la capitale, la victoire d'Anne Hidalgo est ternie par la perte d'un arrondissement (la droite en gérera désormais neuf sur 20) et d'une dizaine de sièges pour la gauche. Une des performances les plus spectaculaires de ce second tour est plutôt à mettre au crédit d'Europe Ecologie-les Verts, qui enlève Grenoble (160.000 habitants) au PS.
> Ce que gagne le FN
Réalisant une percée historique en 42 ans d'existence, le Front national l'emporte dans onze villes dont Fréjus (Var), Villers-Cotterêts (Aisne), Le Pontet (Vaucluse), Beaucaire (Gard), le Luc (Var), Hayange (Moselle), Cogolin (Var), dans le 7e secteur de Marseille avec Stéphane Ravier, et à Béziers avec la large victoire de Robert Ménard à Béziers (Hérault). La victoire de Steeve Briois, à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, avait été acquise dès le premier tour.
Trois à quatre autres villes ont été gagnées par des candidats d'extrême droite, qui ne sont pas affiliés au parti du FN, comme Jacques Bompard, réélu à Orange et président du parti de la Ligue du Sud.
Mais le chiffre qui illustre le mieux cette percée de l'extrême droite, c’est le nombre de conseillers municipaux, passé de 60 en 2008 à plus de 1.200, soit une augmentation de… 2000%. Marine Le Pen compte bien transformer l’essai lors des élections européennes qui auront lieu en mai prochain.
> Ce qui marque la victoire de la droite
C'est la "première grande victoire" de l'UMP depuis sa création, a souligné Jean-François Copé dimanche soir. De fait, une "vague bleue", que la droite n'espérait pas si forte, a déferlé sur la France. Des bastions symboliques de la gauche sont tombés dans les mains de la droite, comme Limoges, qui était socialiste depuis 102 ans, ou encore Toulouse, quatrième ville de France, dirigée depuis six ans par le PS et ses alliés.
L'avenir s'annonce radieux pour l'opposition. "D'après nos calculs, le Sénat devrait repasser à droite en septembre, vu le nombre de villes de plus de 9.000 habitants, pourvoyeuses de grandes électeurs, qui ont basculé dans notre camp", a affirmé Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé.
> Ce qui attend François Hollande
François Hollande, dont la cote de popularité est au plus bas, paie notamment très cher son incapacité à inverser, comme il l'avait promis, la courbe du chômage. Le nombre de demandeurs d'emplois a atteint en février le chiffre record de 3,34 millions.
L'ampleur de la déconvenue socialiste renforce l'hypothèse d'un remaniement ministériel rapide, peut-être dès ce lundi. Seule grande inconnue: le sort de Jean-Marc Ayrault. La -mauvaise- surprise des élections passées, Premier ministre semble cependant décidé à se battre et à ne pas lâcher son siège aux favoris, comme Manuel Valls.
Quant au chef de l'Etat, rien ne dit qu'il a l'intention de changer sur le fond. Après la défaite du premier tour, l'exécutif avait fait savoir qu'il n'entendait pas bouger d'un iota sur les deux réformes phares du quinquennat: le pacte de responsabilité, sur lequel François Hollande mise beaucoup pour stimuler l'emploi, et les 50 milliards d'économies qu'il entend réaliser d'ici 2017 dans les dépenses publiques.
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