Municipales: "une grande gifle, mais pas une déculottée pour le PS"

Municipales: Hollande désavoué avec la déroute des socialistes - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
La droite célèbre dimanche une "vague bleue" aux municipales, tandis que la gauche, en ce "jour de tristesse", pense au remaniement. Faut-il dans la débâcle changer de Premier ministre? Quels sont les enseignements à tirer de ce scrutin? Eléments de réponse avec le politologue Arnaud Mercier.
Le PS est-il en plein cauchemar?
Ces municipales sont une grande gifle, mais pas une déculottée totale pour le PS. La majorité perd lourdement, mais avec les honneurs, en réussissant notamment à conserver Paris, Strasbourg, Metz, Brest...
Mais avec 150 villes de plus de 9.000 habitants qui basculent à droite, une chose est sûre, l'exécutif a déjà perdu les sénatoriales de l'automne prochain [le Sénat doit, en effet, être renouvelé en septembre]. C'est la principale conséquence de ce scrutin. Le PS, qui avait déjà du mal à prendre des décisions claires et rapides, sera à l'automne encore ralenti, avec une chambre haute passée à droite.
Au final, François Hollande a maintenant trois mois pour être actif, faire passer ses réformes et profiter de cette situation exceptionnelle où l'exécutif pouvait se reposer sur une majorité dans les deux chambres.
Côté FN en revanche, le pari semble réussi pour Marine Le Pen...
Ce second round marque la victoire de la stratégie du Front national d'implantation locale. Il remporte une dizaine de villes et une mairie d'arrondissement à Marseille. En se maintenant dans des centaines de triangulaires, le FN va également pouvoir participer à la répartition des fauteuils. Marine Le Pen annonce d'ailleurs un millier de conseillers municipaux. Le parti a donc gagné en crédibilité.
A noter toutefois que le FN s'est imposé là où il avait des élus locaux et échoué là où il présentait ses stars nationales. Louis Aliot à Perpignan, Florian Philippot à Forbach et Gilbert Collard à Saint-Gilles ont été battus.
Après "cette gifle", la solution pour le PS passe-t-elle forcément par un remaniement?
Il est évident, quand vous perdez des villes historiquement socialistes, comme Limoges qui était à gauche depuis 102 ans, que le problème n'est pas uniquement local. Il y a là les symptômes d'un rejet de la politique nationale et il appartient au Premier ministre et au président de la République d'en tirer les conséquences, notamment par un remaniement.
La défiance des Français cible notamment le style politique de l'exécutif, avec un gouvernement qui s'est caractérisé par ses atermoiements, ses couacs, ses moments de flottement. Et on voit mal comment les mêmes personnes pourraient changer de méthode ou de style.
La question, maintenant, est de savoir s'il faut remanier dans les jours qui viennent -pour éviter une Bérézina aux Européennes du 25 mai, où le PS pourrait arriver quatrième derrière l'UMP, le FN et les Verts- ou après...
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