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Municipales: à Cannes, l'UMP règle ses comptes

David Lisnard, ici à Cannes le 27 septembre 2013. L'actuel premier adjoint de Bernard Brochand doit faire face aux affaires judiciaires touchant son camp.

David Lisnard, ici à Cannes le 27 septembre 2013. L'actuel premier adjoint de Bernard Brochand doit faire face aux affaires judiciaires touchant son camp. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Dans une ville que la droite est sûre de conserver, le filloniste David Lisnard et le copéiste Philippe Tabarot se disputent la mairie. Avec, au cœur de la campagne, une affaire judiciaire qui vient de connaître un nouveau rebondissement.

Vendredi 14 mars, 17h30. Le directeur de campagne de Philippe Tabarot pose négligemment sur la table un article de Libération, annonçant la demande de levée d’immunité parlementaire du député-maire de Cannes, Bernard Brochand. "Ca vient de tomber", dit-il, se retenant (difficilement) d’afficher une quelconque satisfaction. Il s’agit en effet d’un énième épisode dans la guerre fratricide que se livrent les deux favoris aux élections municipales sur la Croisette.

Pas d'investiture UMP

D’un côté, Philippe Tabarot, conseiller municipal et frère de Michèle Tabarot, maire de la commune voisine du Cannet. De l’autre, David Lisnard, actuel 1er adjoint du maire et désigné par ce dernier pour lui succéder. L’un est copéiste, l’autre filloniste. Entre les deux quadras, l’UMP a décidé de ne pas choisir, la gauche étant ultra minoritaire à Cannes.

Une décision restée en travers de la gorge de Bernard Brochand et de son lieutenant. "Je ne comprends pas pourquoi les critères qui sont appliqués partout ne sont pas respectés ici", soupire celui qui a récemment bénéficié du soutien de Nicolas Sarkozy. "Enfin, on a au moins évité un hold-up sur l’investiture". Comprendre : Jean-françois Copé, qui voulait imposer son protégé, n'a pas pu parachever son oeuvre.

Deux programmes sensiblement différents

Côté programme, David Lisnard veut s’inscrire dans la continuité de l’action menée par la municipalité sortante. A commencer par le désendettement de la ville, qu’il veut faire passer de 254 millions d’euros à 195. "Facile", raille philippe Tabarot, "étant donné qu’il s’agit d’emprunts in fine, que la ville est donc obligée de rembourser à des dates précises".

Quand le candidat Lisnard veut investir massivement dans un pôle universitaire, le candidat Tabarot veut plutôt "des investissements créateurs de richesses", sans donner réellement de détail. Quand le premier exclut une hausse d’impôts, le second promet de "baisser de 10% la taxe d’habitation". Deux candidats que tout oppose, donc, hormis la couleur politique.

Les affaires s'invitent dans la campagne

Récemment, l’attribution d’une concession à une boîte de nuit cannoise a donné une autre tournure à la campagne municipale, puisque deux élus de la majorité se sont retrouvés au centre d’une affaire de favoritisme. Et Bernard Brochand, si les députés acceptent de lever son immunité, pourrait bientôt être inquiété.

Il s’agit d’un nouveau coup dur pour David Lisnard qui, même s’il se refuse à commenter l’affaire, s’étonne que celle-ci surgisse à 10 jours du premier tour. "Je ne crois pas au hasard", assure-t-il. Philippe Tabarot, de son côté, ne manque pas l’occasion de porter l’estocade : "David Lisnard est député suppléant de Bernard Brochand ainsi que son 1er adjoint. Tout le monde sait qu’il est codécideur de ce que la mairie entreprend".

Le FN en arbitre

La légère avance que possède David Lisnard dans les sondages pourrait donc souffrir de ces péripéties judiciaires. D’autant que son sort pourrait être suspendu à celui du Front national. Si celui-ci ne parvenait pas à se maintenir, le report des voix s’effectuerait majoritairement sur son adversaire. "Je ne commente pas le score à la mi-temps avant le début du match" déclare, visiblement agacé, ce fils d’ancien joueur de football professionnel.

"J’essaye de garder une dignité. Les gens savent que j’aime passionnément Cannes, que je suis franc, que je ne dis pas oui à tout le monde. Et je n’ai pas envie que Cannes devienne une annexe de la mairie du Cannet", tacle-t-il. "Des alliances politiques, il y en a partout, y compris entre membres d’une même famille", réplique le frère de Michèle Tabarot. "Je ne l’ai pas entendu tenir ce discours à Bernard Debré lorsque celui-ci est venu le soutenir". Une bataille de mots et d’idées, comme un avant-goût de ce qui attend l’UMP après ces élections municipales.

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Yann Duvert