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Législatives

"Une reddition": 1000 cadres locaux et nationaux du PS interpellent Olivier Faure sur l'accord avec LFI

Les négociations sont toujours en cours entre la formation politique de Jean-Luc Mélenchon et le Parti socialiste, en vue des législatives de juin.

La missive, rédigée le 26 avril, a été rendue publique ce lundi soir. Dans l'intervalle, quelque mille socialistes ont apposé leur signature pour protester contre un accord entre le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI). Si une alliance a abouti entre La France insoumise (LFI) et Europe Écologie-Les Verts (EELV), les discussions sont toujours en cours entre les socialistes et LFI.

Le texte, qui émane de la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy, se rebiffe contre le potentiel accord, dénonçant une "reddition" du PS face à LFI. Intitulé "Faisons entendre notre voix", il s'adresse directement à Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.

"Ce n'est pas une négociation ou un accord qui est proposé"

"Depuis le vote du premier tour de l’élection présidentielle, les dirigeants de LFI ont affirmé avec clarté qu’aucune alliance sous les couleurs de l’Union populaire n’était possible sans un ralliement à leur programme. Ce n’est pas une négociation ou un accord qui est proposé, c’est une reddition", tance la lettre.

Un vocable similaire à celui utilisé par l'ancien Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui a publié une lettre ouverte dimanche pour "s'opposer" à un tel accord. Pis, les signataires de la présente lettre jugent qu'il s'agit là d'un "soutien à l’ambition de Jean-Luc Mélenchon d’accéder à la fonction de Premier ministre (qui) constitue, de fait, une soumission à leur programme".

Pour les signataires, le PS ne peut notamment pas accepter de désobéir à certaines règles européennes, ni sortir de l'Otan, ni sortir du nucléaire en démantelant les projets d'EPR, ni renier les précédents gouvernements socialistes, selon les termes employés.

Les militants s'opposent aussi au "format des discussions engagées avec LFI", souhaitant un "vote de tous (les) adhérents" et une présentation du texte en Conseil national au terme des négociations.

Désaccord sur le fond comme la méthode

Sur la partie programmatique, l'accord passé avec EELV, en guise d'exemple, se borne sur la question des traités européens aux règles économiques et budgétaires.

Parmi les signataires membres des instances nationales du PS, on retrouve notamment l'ancien député marseillais Patrick Mennucci, l'ancien sénateur et député du Puy-de-Dôme Alain Néri, le maire de Vitrolles Loïc Gachon, le conseiller régional d'Île-de-France François Kalfon ou encore l'ancien député du Val-d'Oise Philippe Doucet.

Ni le nom de la présidente d'Occitanie Carole Delga, ni celui de la maire de Paris Anne Hidalgo ne figurent parmi les signataires. Vendredi, Carole Delga avait décidé de faire les présentations de candidats aux législatives dans sa région, pour marquer son hostilité à un éventuel accord.

Clarisse Martin et Anne Saurat-Dubois