Le baromètre des éditorialistes - "La clé, c'est la nomination du Premier ministre"

Le baromètre des éditorialistes - Montage BFMTV
C'est l'éternelle interrogation. Qui sera le Premier ministre d'Emmanuel Macron? Ce vendredi matin sur notre antenne, nos éditorialistes Laurent Neumann et Christophe Barbier ont rappelé l'enjeu majeur que constitue cette nomination pour la bonne conduite de l'action gouvernementale. À l'instar d'Édouard Philippe, pressenti pour Matignon, ils s'interrogent sur les choix possibles qui s'offrent au président nouvellement élu: la tradition ou la transgression?

> Laurent Neumann: "Tout va se jouer sur une chose: la nomination du Premier ministre"
"La tradition c’est quoi? Le président de la République choisit un Premier ministre issu du groupe majoritaire à l’Assemblée: En Marche!. C’est la tradition.
La transgression serait d’aller choisir un Premier ministre qui n’est pas de ce groupe donc, du côté de la droite, quelqu’un qui incarnerait le renouveau, de centre-droit, qui serait Macron-compatible, proche des juppéistes par exemple. C’est exactement son profil (à propos d'Édouard Philippe, NDLR).
Et là, tout à coup, lui qui ne veut pas y aller tout seul pourrait y aller avec beaucoup d’autres qui attendent l’arme au pied. Comment on fait pour les déclencher? On commence par nommer un Premier minstre de centre-droit, c’est le premier signal. Il reste 135 à 140 circonscriptions. Certaines pourraient leur être réservées ou être protégées donc tout va se jouer sur une chose: la nomination du Premier ministre. Et c’est pour cette raison là que dans l’entourage d’Emmanuel Macron, certains réfléchissent à l’idée d’avancer cette nomination à dimanche contrairement à ce que disait Arnaud Leroy pour aller le plus vite possible puisque la date limite c’est mercredi."

> Christophe Barbier: "La clé, c'est la nomination du Premier ministre"
"On voit bien qu’il va y avoir dans le travail de la prochaine majorité des textes de loi qu’il faudra faire passer avec des renforts à gauche, et d’autres avec des renforts à droite. Donc c’est pas mal si on a une majorité courte, ou pas de majorité du tout, d’avoir des ailes, des réservoirs de chaque côté. Et donc, pas de candidat En Marche! pour l’instant en face de Nathalie Kosciusko-Morizet, de Thierry Solère ou de Gilles Boyer pour les législatives.
La clé, c’est la nomination du Premier ministre. Est-ce qu’il y aura un Premier ministre qui, pour ces gens là, sera un Premier ministre qu’on peut soutenir sans problème dans son action? Ou est-ce qu’il y aura un Premier ministre qui sera un Premier ministre de première partie de quinquennat juste pour gagner les législatives, un peu plus à gauche, un peu plus macrono-macronien?
À ce moment-là, ces gens de droite seront dans une semi-participation ou semi-opposition et on rebattra les cartes après les législatives. Visiblement, Emmanuel Macron voudrait faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire nommer un Premier ministre qui puisse d’emblée avoir une aile gauche, une aile droite et puis une majorité au centre et poursuivre son action après la date fatidique du 18 juin."