BFMTV
Législatives

"Invitation bidon", "pas de chèque en blanc": l'allocution d'Emmanuel Macron ne convainc pas les oppositions

Le président de la République a demandé aux forces présentes à l'Assemblée nationale si elles étaient prêtes à former une coalition. Une option rejetée par les principales figures de l'opposition.

Soit une coalition, soit une majorité texte par texte. Lors de son allocution télévisée ce mercredi, Emmanuel Macron a lancé un ultimatum à l'opposition, après des résultats catastrophiques pour le parti présidentiel et l'absence d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.

"Il faudra clarifier dans les prochains jours la part de responsabilité et de coopération que les différentes formations de l'Assemblée nationale sont prêtes à prendre: entrer dans une coalition de gouvernement et d'action? S'engager à voter simplement certains textes? Notre budget? Lesquels?", a énuméré le chef de l'État, donnant rendez-vous à son retour de Bruxelles, dans 48 heures.

"De qui se moque-t-on?"

La piste d'une grande coalition semble ce mercredi totalement exclue. Quelques minutes après le discours du président de la République, Jean-Luc Mélenchon a été le premier à réagir.

Le chef de file de la Nupes a appelé Elisabeth Borne à "solliciter la confiance" de l'Assemblée. "Si elle ne l’a pas, elle doit démissionner", prévient l'insoumis. "Rien ne peut effacer la réalité du vote des français", a-t-il déclaré, affirmant que "l'exécutif est faible, mais l'Assemblée nationale est forte."

Les socialistes sont sur la même ligne que les insoumis au sujet d'une éventuelle coalition. "De qui se moque-t-on?" demande ainsi Olivier Faure, Premier secrétaire du PS.

"L'évidence c'est que nous ne pouvons pas approuver ou répondre à cette invitation qui est bidon", lance le député socialiste sur BFMTV, "il est hors de question de se plier aux contentions de Monsieur Macron".

"Après la découverte des services publics en 2020, Macron découvre les vertus du débat parlementaire et le vrai rôle de l'Assemblée nationale en 2022!", tweete de son côté Fabien Roussel, patron des communistes. "Nous jugerons aux actes", prévient-il.

"Un projet peu clair"

À droite, le tout récemment nommé à la tête du groupe parlementaire des Républicains, Olivier Marleix, décrit comme un anti-Macron "pragmatique", annonce que les députés LR ne signeront "pas de chèque en blanc", "de surcroît sur un projet peu clair."

"La semaine prochaine les députés LR feront des propositions sur le pouvoir d’achat", annonce-t-il, alors qu'un projet de loi sur le sujet devrait être présenté par le gouvernement en juillet.

Enfin, Marine Le Pen, cheffe des 89 députés du RN et considérée comme première opposante à Emmanuel Macron, indique dans un communiqué que ses élus "n’entreront jamais dans une coalition macroniste pour mettre en œuvre des orientations qu’ils entendent combattre."

"Inscrivant leur action dans le cadre d’une opposition responsable, ils réaffirment, toutefois, leur intention d’examiner les textes à la lumière de l’intérêt des Français et de la France", prévient Marine Le Pen.

Ariel Guez