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François Hollande admet regretter de ne pas avoir été candidat en 2017

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Invité de BFMTV et RMC, l'ancien chef de l'État affirme ne pas avoir "renoncé à servir" la France, tout en assurant ne pas être candidat "à quelque élection que ce soit dans les mois et dans les années à venir".

C'était un secret de polichinelle, mais au moins c'est dit. Invité de notre antenne ce mercredi matin, François Hollande a confirmé qu'il regrettait d'avoir choisi de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2017. 

Estimant sa "responsabilité engagée", l'ancien chef de l'État estime aujourd'hui avoir pris sa décision - de renoncer à briguer un second mandat - trop hâtivement. Il a évoqué le fait de l'avoir annoncée dès décembre 2016, échéance qu'il juge prématurée: 

"J'aurais pu attendre quelques semaines et la situation politique était changée", observe-t-il rétrospectivement.

"J'aurais défendu mon bilan"

Deux ans et demi après ce choix historique, jamais fait par un président en exercice, François Hollande explique avoir voulu "conjurer la menace (...) d'un duel entre la droite et l'extrême droite". À l'époque, François Fillon venait de remporter triomphalement la primaire Les Républicains (les déboires judiciaires ne sont survenus qu'après) et le Front national tutoyait la première place dans les sondages. "C'est ça qui m'a déterminé", assure l'ex-locataire de l'Élysée.

Et de poursuivre avec cet aveu: "Je n'ai pas suffisamment mesuré les conséquences que ça pouvait avoir sur la gauche. Je n'aurais peut-être pas été élu, mais j'aurais défendu mon bilan."

Le candidat socialiste qui avait émergé de la primaire, Benoît Hamon, s'était positionné justement en contempteur du bilan, trop libéral selon lui, du quinquennat passé. Avec le résultat que l'on sait (qu'il ait ou non été une conséquence de cette stratégie), à savoir un score de 6,36% à la présidentielle, le pire jamais enregistré par un candidat issu du PS. 

"Je ne suis pas dans l'obsession"

Interrogé sur ses ambitions futures, notamment celle d'éventuellement redevenir président de la République, François Hollande répond qu'il a "accompli [son] destin".

"On peut me juger, on peut dire, 'il a fait, il a pas fait, il a affronté des épreuves, il les a surmontées', bon. J'ai été président. Je ne suis pas dans l'obsession. Je ne suis pas victime d'une addiction particulière", assure-t-il.

Un propos qui fait écho au discours du Bourget, en janvier 2012, lorsque le candidat Hollande affirmait ne pas être un "vorace" du pouvoir. 

"Je n'ai renoncé à rien"

Défendant son "engagement", l'ancien chef de l'État dit vouloir continuer à faire de la politique. "Je n'ai pas renoncé à servir mon pays", prévient-il, tout en assurant que la question d'une quelconque candidature "ne se pose même pas".

"Je ne suis pas candidat à quelque élection que ce soit dans les prochains mois et dans les prochaines années", dit-il, avant d'ajouter avec un sourire: "Pour l'instant, voilà ma position." 

"Je n'ai renoncé à rien au sens où, si une situation, une circonstance l'appelait, je servirais mon pays, mais aujourd'hui je ne suis pas dans cet état d'esprit." Une posture toute hollandaise, somme toute: ne jamais se priver d'une issue de secours. 

Jules Pecnard