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Dans la réédition de son livre, Hollande égratigne davantage encore le bilan de Macron

François Hollande lors d'un déplacement en Grèce.

François Hollande lors d'un déplacement en Grèce. - ANGELOS TZORTZINIS / AFP

À quelques jours de la parution en édition poche de son ouvrage sur ses années passées à l'Élysée, l'ancien chef de l'État multiplie les sorties musclées contre son successeur.

Plus qu'aucun de ses prédécesseurs, François Hollande a décidé de ne pas lâcher son successeur. Ou, plutôt, d'intervenir régulièrement pour s'en faire l'un des principaux contempteurs. 

Ce lundi, au lendemain de ses attaques frontales visant Emmanuel Macron, l'ancien chef de l'État a été la cible d'une série de ripostes provenant du camp macroniste - et même d'ailleurs. Et ce à deux jours de la réédition de son ouvrage, Les leçons du pouvoir, dans un format poche augmenté de trois chapitres portant sur l'actualité de ces deux dernières années. 

"J'avais senti une colère sourde"

Dedans, François Hollande égratigne davantage encore le bilan provisoire de son ancien ministre de l'Économie. En particulier au sujet de la crise des gilets jaunes, dont l'ex-premier secrétaire du Parti socialiste impute une partie de la responsabilité aux mesures prises par Emmanuel Macron en début de quinquennat. 

"J'avais senti une colère sourde qui montait. J'avais saisi sans peine l'exaspération des retraités face à un relèvement de la CSG [...] J'avais perçu le courroux provoqué par la suppression de l'ISF et compris que peronne ne croyait que cette mesure unique allait irriguer le patrimoine commun même par un lent goutte-à-goutte. J'avais relevé l'indignation devant les injustices au moment même où la croissance revenait", peut-on y lire selon les révélations de LCI.

"Proche des idées de Sarkozy"

François Hollande estime, dans ses écrits, que les choix "inégalitaires" effectués par Emmanuel Macron ont produit "l'inverse exact de ce qui était espéré: la confiance ne vint pas aux investisseurs et la défiance s'installa chez les consommateurs". Il y fustige également les "petites phrases" du président, symboles d'une "arrogance" et d'une "pratique du pouvoir qui avait intrigué puis insupporté". "À vouloir gouverner seul, on finit seul", veut constater, implacable, François Hollande.

Dans l'entretien musclé qu'il a accordé au Parisien dimanche, l'ancien locataire de l'Élysée a tenu des propos allant dans le même sens. Selon lui, le résultat de la politique macronienne "n'est bon ni pour la vitalité économique ni pour la cohésion sociale".

"À vouloir tout bousculer, tout s’est arrêté. Mais un mandat dure cinq ans, évitons de porter des jugements définitifs", a-t-il ajouté. Une précision non dénuée de rouerie. 

Lorsqu'il a été l'invité de Laurent Delahousse dimanche soir sur France 2, quelques heures après la parution de l'interview du Parisien, François Hollande a réagi aux images montrant Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy ensemble au plateau des Glières. Sans se départir du ton bonhomme qui le caractérise, le socialiste a jugé que l'actuel chef de l'État était "plus proche aujourd'hui des idées de Nicolas Sarkozy" que des siennes. 

Jules Pecnard