Le frondeur PS Guedj: "le sursaut c'est maintenant, sinon on crève"

Après avoir appris le basculement à droite de son département, l'Essonne, le député PS Jérôme Guedj a poussé un coup de gueule en direct sur BFMTV, dimanche soir, appelant à un sursaut rapide de la gauche.

"Le sursaut c'est maintenant, sinon on crève". Dimanche soir, sur fond de débâcle de la gauche aux élections départementales, et après avoir appris le basculement à droite de son département de l'Essonne, fief du Premier ministre Manuel Valls, le député PS Jérôme Guedj, n'a pu cacher sa colère et son énervement. Perdant, le président sortant du département - qui a toutefois remporté l'élection dans son canton de Massy - a appelé, sur BFMTV, à un "sursaut urgent", d'ici la présidentielle de 2017.

"On ne peut pas continuer comme ça"

"Ce soir j'ai de la tristesse, de la colère, beaucoup de dépit. Et je dis: le sursaut est urgent. S'il n'y a pas de sursaut, ce soir ça n'aura été qu'une répétition générale de ce qu'il va nous arriver en 2017", a-t-il mis en garde.

"Si on continue pareil, le scénario de ce soir, la gauche divisée au premier tour et balayée au deuxième, c'est ce qui nous arrivera en 2017 si on ne crée pas les conditions de ce rassemblement", a justifié Jérôme Guedj. Et le député socialiste de poursuivre, sans pouvoir dissimuler son énervement: "On ne peut pas continuer comme ça. On a tous les signaux, le peuple de gauche nous dit que des choses ne vont pas. Donc on fait quoi? Moi ce soir, j'ai besoin de rebondir très vite".

"Soit on le fait demain partout dans le pays, sinon bye-bye 2017. Faut que ça s'entende fort", a-t-il ajouté, un peu plus tard dans la soirée. "Ce n'est pas le département de Manuel Valls, ici c'est le département de personne. Par contre c'est la défaite de tout le monde, dès l'instant où l'on est pas capable de s'adresser au peuple de gauche".

Un message indirectement envoyé à Manuel Valls, maire d'Evry de 2001 à 2012, pour qui la perte de l'Essonne est, de fait, plus que symbolique, et dont Jérôme Guedj est un des plus vifs opposants à l'intérieur du PS. Le député frondeur a d'ailleurs renouvelé son appel au sursaut sur son compte Twitter, dans la soirée.

Appel au rassemblement

Dimanche soir, après l'annonce de la défaite cinglante du PS, l'aile gauche du parti et notamment les frondeurs, sont montés au créneau pour réclamer un "contrat de rassemblement" de toute la gauche. "Nous appelons à ce qu'une grande gauche se rassemble sans retard, pour soutenir des politiques nouvelles", écrivent ainsi les membres du courant "Vive la gauche", dans un billet publié sur leur site.

La majorité socialiste a subi une lourde débâcle électorale dimanche, face à une droite largement victorieuse. Alors que la droite l'a emporté dans 66 départements, seuls 34 restent aux mains du PS et de ses alliés, contre 61 qu'ils dirigeaient depuis 2011. Après les municipales, les européennes et les sénatoriales, ce scrutin marque la quatrième défaite consécutive de l'exécutif dans un scrutin intermédiaire, avant le dernier test pré-présidentielle de 2017, celui des régionales en décembre.