ÉDITO - Macron devant les Français: "Le président n'est plus seul dans son palais"

Emmanuel Macron a effectué jeudi la troisième étape de sa tournée auprès des maires, dans la Drôme, dans le cadre du grand débat national. Le président de la République a déjeuné avec certains d'entre eux à Valence et a rencontré Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le chef de l'Etat s'est ensuite invité à un débat citoyen pour échanger pendant plus de 3 heures avec des Français.

> "On a progressé d'un cran: c'est le président face aux citoyens"
"Il y eu des expressions un peu franches de la part des citoyens, de la colère aussi, et des questions moins techniques que celles des élus mais plus sincères. Et le président à pu y répondre. Il montre qu'il connaît ses dossiers. C'est à la fois sa force parce qu'il a réponse à tout, et sa faiblesse, car il reconstruit systématiquement une verticalité: "Moi je sais, moi je fais, moi je vous explique et vous, vous ne voyez pas tous les résultats."
On a progressé d'un cran. Le président n'est plus seul dans son palais ou face aux élus. Maintenant, c'est le président face aux citoyens. Mais le vrai débat commencera avec sa restitution, quand le même Emmanuel Macron reviendra devant les Français en disant: "Voilà désormais ce que je vais faire pour vous en fonction de ce que vous m'avez dit. Pour le moment, on n'a pas de trace de cela car il manque deux choses: il manque un président qui regarde un peu plus loin pour 'jaunir' sa politique et il manque, de la part des Français qui parlent et de Macron qui répond, des économies. Où va t-on prendre l'argent pour financer ce qu'il est nécessaire de financer? car les revendications sont légitimes".

> "Emmanuel Macron n'est jamais aussi bon que dans l'adversité"
"C'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens. Hier, cela a été réussi. On sait qu'Emmanuel Macron a cet art de l'improvisation. Il n'est jamais aussi bon que dans l'adversité. Il faut se souvenir de ce qu'il s'était passé dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, avec les salariés de Whirlpool: il était dans une situation très compliquée mais il retourne les gens parce qu'il a le sens du contact, les éléments de réponse. Hier, il a démontré, notamment à ses opposants, dont Laurent Wauquiez qui lui disait 'arrêtez de parler à des maires, parlez à des Français', qu'il pouvait aller au contact des Français.
Il ne faut pas être dupe, il est en campagne. Il est en campagne électorale à cause des européennes mais aussi en campagne pour redorer son image personnelle. On le dit déconnecté, méprisant et président des riches. Il va donc au contact des Français, il prend sans filtre toute une série de questions sur sa personnalité, notamment sur son passé de banquier, et il y répond point par point".