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Dupont-Aignan: "2017 est le dernier moment avant le décrochage total de notre pays"

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Plutôt alarmiste, le président de Debout la France, député de l'Essonne et candidat à la présidentielle de 2017, a renvoyé dos à dos tant les partisans de la El Khomri, que la CGT qui s'y oppose.

Pour Nicolas Dupont-Aignan, président du parti souverainiste Debout la France, "ce qui compte, c'est la capacité à changer de trajectoire". Selon lui, "2017, est le dernier moment avant le décrochage total de notre pays". La loi El Khomri, qui entraîne grèves et blocages dans le pays, serait ainsi symptomatique des dérives actuelles de l'Union européenne.

Mais avant de pointer du doigt les responsabilités d'une Europe qu'il voudrait "refonder" du tout au tout, le député de l'Essonne a vivement critiqué la classe politique française et des élus qui se "se croient de droit divin". Dupont-Aignan veut "sortir les Français du piège où on les a mis" et qui pourrait les conduire à voter pour "ceux qui ont ruiné la France", pour le Front national ou à l'abstention.

"S'abstenir c'est faire le jeu de ceux qui ont ruiné la France depuis 20 ans", tranche-t-il.

"Je me bats contre un système qui fait souffrir les Français"

Une explosion du système politique français? Le maire de Yerres "la souhaite, car ça fait dix ans qu'(il) se bat, à mains nues, contre ce système qui fait souffrir les Français". 

"Pourquoi accepteriez-vous de voter encore pour des gens qui ont ruiné le pays, que ce soit le Parti socialiste ou les républicains? (...) Ma candidature vise à offrir un choix d'une autre politique sans les défauts du Front de gauche ou du FN", lance-t-il. 

"La révolte des Français est légitime"

La salve suivante du député concerne la loi El-Khomri. Nicolas Dupont-Aignan joue sur ce point un numéro d'équilibre puisqu'il affirme "soutenir les grévistes" tout en chargeant la CGT.

La synthèse de sa pensée tient en cette phrase: "La CGT est en train de gâcher le mouvement social alors que la révolte des Français est légitime."

"J'aurais aimé qu'elle fasse des blocages des entreprises qui utilisent des travailleurs détachés. Pourquoi la CGT ne s'attaque pas à eux, plutôt que de s'attaquer à ceux qui prennent le train le matin ou qui bossent et qui n'en peuvent plus? J'aimerais que le mouvement social aille aux causes des problèmes", s'emporte-t-il.

Lui, s'il accède au pouvoir et rappelant qu'il compte bien être présent au second tour de l'élection présidentielle, voudrait "réduire les charges des entreprises pour augmenter les salaires des Français de 10%". Le responsable politique estime le surcoût à 40 milliards d'euros.

Pour financer cette manne, il envisage aussi de ne plus s'acquitter des "7 milliards d'euros donnés à l'Union européenne pour financer nos concurrents". La fraude à la TVA, Dupont-Aignan mentionne le chiffre de 20 milliards d'euros par an, et la fraude fiscale, sont aussi dans son viseur.

"La Loi El-Khomri veut niveler par le bas"

La loi Travail ne trouve guère grâce auprès du député-maire. Elle est selon lui taillée "pour les grandes entreprises" et à pour but "de niveler par le bas ", la condition des salariés.

"C'est une loi qui va créer une course au dumping social", critique-t-il.

Dupont-Aignan voit derrière ces mesures la main de l'Union européenne "nouvelle dictature", "ce que les Anglais ont, d'après lui, bien compris". A un Brexit, s'il était britannique, Dupont-Aignan répond par l'affirmative. Il a confirmé vouloir se rendre à Londres les 18 et 19 juin prochain pour soutenir les partisans de cette sortie britannique. Pour lui, il ne faut pas abandonner l'idée européenne, mais "refonder" totalement l'Union sur un nouveau projet. 

Quant à l'Euro de football 2016, le maire de Yerres "aimerait que les joueurs de l'équipe de France laissent une partie de leur prime aux clubs amateurs".

D. N.