Droits de l'homme: Macron ne veut "pas donner de leçons" à l'Egypte

Abdel Fattah Sissi et Emmanuel Macron - PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
Emmanuel Macron a déclaré mardi qu'il ne voulait "pas donner de leçons" sur les droits de l'Homme au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qu'il a reçu à l'Elysée.
"Il s'agit de ne pas donner des leçons hors de tout contexte" et "je suis conscient du contexte sécuritaire" auquel fait face le président égyptien, qui "a un défi, la stabilité de son pays" et "la lutte contre le fondamentalisme religieux", a déclaré le président français devant la presse. Emmanuel Macron s'est montré très prudent, s'appuyant sur l'histoire récente pour justifier cette position:
"Bien souvent, avec les meilleurs sentiments du monde, nous avons su créer la situation que nous connaissons en Irak, la situation que nous avons connue en Libye. À vouloir mettre à bas des systèmes politiques qui ne partageaient pas nos valeurs, nous avons produit quoi? L'anomie, des morts encore plus certaines, et de la violence radicale".
Le chef de l'Etat a cependant exprimé au président al-Sissi sa "conviction profonde", selon laquelle l'intérêt de son homologue égyptien serait "d'accompagner la défense et la consolidation des droits de l'homme, dans le contexte dont il est seul juge".
Abdel Fattah al-Sissi est arrivé au pouvoir après le coup d'Etat de 2013. La répression qui a suivi a touché peu à peu toute l'opposition, les médias, les ONG et la société civile. Plusieurs ONG dénoncent régulièrement les arrestations massives, les condamnations à mort, l'usage à grande échelle de la torture et les persécutions contre les homosexuels..