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Discours de politique générale: comment Philippe se prépare à affronter les députés

Edouard Philippe à l'Assemblée nationale.

Edouard Philippe à l'Assemblée nationale. - Lucas BARIOULET / AFP

Edouard Philippe doit prononcer ce mercredi, sur les coups de 15h, son second discours de politique générale du quinquennat. Il aura à charge d'ouvrir une nouvelle séquence pour le gouvernement et de dévoiler le calendrier des prochaines réformes.

Edouard Philippe a survécu aux européennes, qui, en cas de catastrophe, menaçaient de s'imposer à lui comme un couperet. La liste de sa majorité arrimée à une solide deuxième place, il paraît même en bon point. Et c'est sous ces auspices que le Premier ministre doit se présenter mercredi, à 15h, devant l'Assemblée nationale pour un second discours de politique générale depuis le début du quinquennat. Comme le veut l'usage de la Ve République, son intervention sera suivie par celles des présidents de groupe. Après quoi, il aura à nouveau la parole pour leur donner la réplique, puis on procédera au vote de confiance. 

S'il est loin d'être le premier chef de gouvernement à devoir convaincre par deux fois du bien-fondé de sa feuille de route - il est même le quatrième depuis l'instauration du quinquennat après Jean-Pierre Raffarin, François Fillon et Manuel Valls - ce discours s'inscrit dans un contexte très particulier.

Ce discours de politique générale va "permettre de marquer l’acte 2 du quinquennat, dans la lignée de la conférence de presse d'Emmanuel Macron", nous a notamment confié un ministre, saluant le fait que le Premier ministre "monte au front". 

À la fin du mois de mai, le président de la République a décidé de repousser son expression devant le Parlement réuni en Congrès, qu'il avait envisagée de tenir en juillet. En lieu et place de ce rendez-vous avorté, Edouard Philippe doit donc revenir demander successivement l'aval des députés et des sénateurs. 

Arbitrer et fixer

Le contenu de ce discours de politique générale se précise peu à peu. L'environnement s'y taillera une part significative, une quinzaine de jours après la bonne performance d'Europe Ecologie - Les Verts aux européennes, mouvement qui avait su capter une part de l'électorat d'Emmanuel Macron en 2017.

"Nous allons montrer que la transformation écologique devient aussi importante que l’économie et le social", a avancé un conseiller de Matignon, dont les propos ont été relayés ici par Europe 1. Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a quant à elle rappelé qu'il s'agissait aussi de "fixer le calendrier politique mais également les chantiers législatifs". 

Il faudra en effet trouver une place aux dossiers appelés à concentrer les efforts de l'exécutif et des parlementaires dans les mois à venir: réforme de l'assurance-chômage, des retraites, plan pauvreté, revenu universel d'activité, loi bioéthique, réforme constitutionnelle.

"On a beaucoup à faire sur les prochains moins, le calendrier pourrait dépasser le mois de décembre", reconnaît Matignon auprès de BFMTV.

Il revient au Premier ministre d'agencer lui-même le programme de son gouvernement mercredi, mais fin avril on signalait que le rapport sur les retraites était attendu pour juillet, et que la réforme constitutionnelle devait être présentée en Conseil des ministres début juillet également. Cette même retouche des institutions et le projet de loi bioéthique ont été par ailleurs évoqués vendredi dernier lors d'un déjeuner de travail à Matignon auquel l'ensemble du gouvernement été convié, a noté Le Parisien, sans pour autant qu'un arbitrage soit rendu. 

Un éminent député de la majorité assure que "la PMA sera forcément dans le discours", et "qu'il n'est pas question de la sortir de la loi bioéthique" car "c’est une promesse de campagne du président". Reste juste à savoir si le texte passera en septembre ou pas.

Une heure, pas plus 

Selon nos informations, Edouard Philippe s'est attelé à la rédaction de son discours ces derniers jours, en compagnie de sa plume Edouard Solier, mais aussi de son directeur de cabinet Benoît Ribadeau-Dumas, de son directeur de cabinet-adjoint Thomas Fatome, et de Charles Hufnagel, qui pilote la communication de Matignon.

L'un des membres de cette équipe s'est ouvert au Parisien: "Il peut y passer des heures. Il écrit beaucoup lui-même, toujours selon la même architecture: la base d’abord, des parties entières, notamment les plus politiques. Et après, on rajoute des éléments de contexte et plus techniques".

De surcroît, selon nos informations, il a échangé avec les patrons de la majorité, de François Bayrou, leader du MoDem, à Stanislas Guérini, délégué de La République en marche, en passant par Richard Ferrand, le président de l'Assemblée nationale, et Pascal Canfin, député européen. 

Pas question en revanche de faire aussi long que lors du premier discours de politique générale, le 4 juillet 2017. L'idée, cette fois-ci, est de s'en tenir à un format d'une heure. 

Elisa Bertholomey avec Robin Verner