"Diarrhée verbale", "ta gueule": les répliques sèches de députés français aux tweets de Trump

"Je ne suis pas médecin donc je ne peux pas juger ce qui relève de toute évidence d'une pathologie". Après la série de tweets publiés par Donald Trump contre Emmanuel Macron et la France ce mardi, plusieurs députés français ont condamné ces propos. Comme Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, qui les a qualifiés de "diarrhée verbale", regrettant des "tweets aussi nombreux qu'inutiles". "Je suis un opposant à Emmanuel Macron, mais j’ai une solidarité en tant que français avec le Président. On n'insulte pas la France et les Français", a-t-il martelé depuis les couloirs de l'Assemblée nationale.
Interrogé lui aussi à l'Assemblée, le député insoumis Eric Coquerel a expliqué quant à lui ne plus s'étonner de rien, de la part du président américain, qu'il décrit comme "d'extrême droite, raciste, misogyne, qui de toute évidence ne se maîtrise pas".
"Ta gueule"
Même condamnation, mais haute en couleurs, de la part de Gilbert Collard, le député du Rassemblement national. "Ses tweets sur Emmanuel Macron sont très bons", a-t-il estimé, alors que Donald Trump a attaqué le président français sur sa cote de popularité "très faible de 26%" et son "taux de chômage de 10%". Pour le député du Gard, les déclarations de Trump sur le vin français sont en revanche "très mauvaises".
"Le problème est que la France rend la tâche très difficile aux Etats-Unis de vendre son vin en France et applique des tarifs élevés alors que les Etats-Unis rendent ça facile pour les vins français et appliquent de très bas tarifs", a accusé Donald Trump, appelant au changement.
"T’es gentil, bois ton Coca et laisse nous notre vin. Je serais Macron, j’aurais répondu", ajoute Gilbert Collard. Quant à savoir ce qu'il aurait répondu: "Ta gueule", explique-t-il.
Chez Les Républicains, le député Eric Ciotti estime que les propos du chef d'Etat américain ne sont pas insultants. "C'est assez pertinent. Il a rappelé des vérités. La faiblesse du président de la République française, son absence de résultats, sa volonté de faire diversion par rapport à la situation intérieure, de se trouver de faux ennemis", a développé l'élu des Alpes-Maritimes.
Une date mal choisie
Enfin, la députée de la majorité Yaël Braun-Pivet a déploré de telles attaques envers la France en ce 13 novembre, jour de commémoration des attentats de Paris et Saint-Denis. "Un jour de deuil national et deux jours après les commémorations du 11 novembre, on aurait pu espérer mieux que cette malheureuse série de tweets du 'leader du monde libre'", a-t-elle écrit sur Twitter.
Dans ses tweets, le président américain a notamment ironisé sur l'occupation allemande pendant la Seconde guerre mondiale pour justifier son opposition à la création d'une armée européenne.
"Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l'Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie. Mais c'était l'Allemagne dans la Première et la Seconde Guerre mondiale. Comment ça a marché pour la France? Ils commençaient à apprendre l'allemand à Paris avant que les Etats-Unis n'arrivent", a-t-il écrit, sur un ton moqueur, en référence à l'occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. "Il n'y a aucun pays plus nationaliste que la France, des personnes très fières - à juste titre", a-t-il aussi ajouté, appelant à "rendre sa grandeur à la France".