Des manifestants hostiles à la venue d'Éric Zemmour, ce samedi à Nantes

C'était à Pleurtuit, près de Saint-Malo, ce vendredi. 300 à 400 militants de gauche se sont rassemblés pour scander des slogans tels que "Bretagne ouverte et solidaire", ou un plus offensif "Pétain, reviens, t’as oublié tes chiens." "C’est un mec du XVIIIe siècle", déplore une manifestante devant notre caméra, tandis qu'une autre se désespère: "On avance enfin sur le sujet des femmes, on s’empare enfin du problème… Et eux veulent revenir cent ans en arrière." "Lui", c'est Eric Zemmour, l'essayiste quasi-candidat à la présidentielle et égérie de la droite dure, "eux" les gens qui l'entourent, le pressent de se présenter à l'élection suprême, ou remplissent les conférences organisées pour la promotion de son livre. Autant de déplacements aux airs de meetings.
Ajaccio, Biarritz, Loire-Atlantique: le schéma se répète
Ce samedi, c'est au Zénith de Nantes qu'il viendra discourir autour de son dernier ouvrage La France n'a pas dit son dernier mot devant ses admirateurs. S'il débarque dans les salles qui l'accueille comme en terrain conquis, l'hostilité suscitée à Pleurtuit n'est pas un cas isolé. Chacun de ses déplacements entraîne désormais dans son sillage la formation de groupes très hostiles à son personnage et à son idéologie. Ces derniers jours, la situation s'est déjà produite à Ajaccio et Biarritz.
Dans une intervention captée à notre micro, Eric Zemmour affiche une sérénité sous laquelle perce tout de même une forme d'exaspération: "C’est le théâtre antifasciste habituel. Staline avait appris à tous les Partis communistes dans les années 1920 qu’il fallait traiter leurs adversaires quels qu’ils soient de fascistes. Ils en sont les lointains héritiers."
Des cibles sur des affiches: l'avocat d'Eric Zemmour veut une enquête
Et à Nantes, l'ambiance ne s'annonce pas plus sereine. Des affiches à l'effigie du polémiste ont été arrachées sur place. Certaines ont même été épaissies d'une cible. Ce qui a poussé Olivier Pardo, avocat d'Eric Zemmour, à écrire au procureur de la République de Nantes vendredi afin de demander l'ouverture d'une enquête. "Il s’agit d’une incitation directe par le choix du dessin d’une cible sur son front et par l’ajout du mot en gros caractère encadré et en rouge 'WANTED' à commettre matériellement une atteinte à l’intégrité physique d’Éric Zemmour", assure notamment le conseil, poursuivant:
"Compte tenu de la gravité de ces actes, nous vous remercions de bien vouloir procéder à l’ouverture d’une enquête contre tous auteurs et coauteurs des faits ci-dessus dénoncés, et tous autres délits que votre enquête révélera."
Pour Stanislas Rigault, président de 'Génération Z', l'un des collectifs agissant comme une cheville ouvrière de la campagne de l'ex-chroniqueur et journaliste politique, ce sont, au fond, surtout les spectateurs qui sont à plaindre au bout du compte. "On insulte d’'ordure, de fasciste', des gens venus assister à une conférence! Ça me dérange, ils n’ont rien demandé", a-t-il plaidé auprès de BFMTV.
