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Politique

Des embûches sur le chemin de Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, qui brigue la candidature du Front de gauche en 2012, fait toujours feu de tout bois mais le populisme revendiqué de cet adepte de la "révolution citoyenne" nourrit désormais les critiques. /Photo prise le 18 septembre 2010/REUTERS/Gon

Jean-Luc Mélenchon, qui brigue la candidature du Front de gauche en 2012, fait toujours feu de tout bois mais le populisme revendiqué de cet adepte de la "révolution citoyenne" nourrit désormais les critiques. /Photo prise le 18 septembre 2010/REUTERS/Gon - -

PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon, qui brigue la candidature du Front de gauche en 2012, fait toujours feu de tout bois mais le populisme...

PARIS (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon, qui brigue la candidature du Front de gauche en 2012, fait toujours feu de tout bois mais le populisme revendiqué de cet adepte de la "révolution citoyenne" nourrit désormais les critiques.

L'ex-député socialiste fait maintenant face à un challenger communiste, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne, qui se présente un peu comme son antithèse, tout en cherchant à combler son déficit de notoriété par rapport à son médiatique opposant.

Alors que s'ouvre vendredi au Mans le congrès du Parti de gauche (PG), qu'il a fondé, Jean-luc Mélenchon se sent conforté dans sa tentative d'inverser le rapport de forces à gauche en critiquant ses anciens amis socialistes, jugés trop mous.

Il avait lui-même donné des munitions à ses opposants en déclarant récemment à L'Express : "Populiste, moi ? J'assume !".

Mais le président du PG reconnaît néanmoins sur son blog avoir eu "les jambes coupées" par les critiques, en particulier celles lancées par le député européen Daniel Cohn-Bendit l'accusant de "labourer sur les terres de Le Pen."

En outre, Jean-Luc Mélenchon se voit désormais qualifié de "Le Pen de gauche" par ses détracteurs, nombreux sur la blogosphère. D'autres voient en lui une "pâle copie" de l'ex-dirigeant communiste de Georges Marchais, célèbre dans les années 1970 et 1980 pour des déclarations à l'emporte-pièce.

Les responsables communistes eux-mêmes ont mis en garde leur partenaire sur sa façon de faire campagne pour 2012, réclamant plus de "collectif" et l'invitant à ne pas céder au populisme.

Ces "accusations (...) ne sont pas dangereuses pour moi, ce serait risible car tout le monde sait que je me suis battu toute ma vie contre les positions de Le Pen", a récemment rétorqué le député européen dans Libération.

INVITÉ DU "CANAPÉ ROUGE"

En dépit de ses violentes attaques contre des journalistes - dans un film récent, on peut le voir lancer "salaud" et "larbin" en visionnant un journal télévisé de David Pujadas sur France 2 -, Jean-Luc Mélenchon reste très présent dans les médias.

Il a été ainsi l'invité au début du mois du "canapé rouge" de l'émission "Vivement dimanche" sur France 2, l'une des plus populaires du pays. Et son dernier livre, "Qu'ils s'en aillent tous", a été en tête des ventes de livres politiques.

Mais le bouillant président du PG occupe pour le moment une place réduite sur l'échiquier politique. Les sondages le créditent de 5% à 6% des intentions de vote s'il devait représenter le Front de gauche à la présidentielle.

Le PG, le PCF et la Gauche unitaire doivent soumettre au printemps 2011 au vote de leurs militants un seul candidat défendant un programme.

Le Parti communiste, qui craint d'être effacé par Jean-Luc Mélenchon, a mis sur orbite la candidature d'André Chassaigne, un élu de terrain sur lequel il ne tarit pas d'éloges tout en affirmant qu'il ne s'agit pas de son candidat officiel.

L'élu auvergnat, qui a réalisé le meilleur score du FG aux régionales (14,26%), semble plaire aux communistes à en croire les premiers pas de sa tournée dans les départements.

Sur le site internet du Monde, André Chassaigne dit jeudi vouloir porter une "nouvelle pratique de la politique" comme un négatif de la campagne tonitruante de Jean-Luc Mélenchon.

Il souhaite ainsi que le Front de gauche "avance collectivement" sans devenir "une machine à fabriquer des egos".

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse