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Politique

Dans la tête de François Hollande

A 7h25, tous les jours, retrouvez Véronique Jacquier pour sa chronique RMC politique

A 7h25, tous les jours, retrouvez Véronique Jacquier pour sa chronique RMC politique - -

La révolution fiscale de Mélenchon, la mobilisation des routiers et des bonnets rouges contre l’écotaxe. Ça fait beaucoup de formes de contestation pour un gouvernement ce week-end et ce matin encore.

Il faut se méfier de François Hollande et de sa capacité de résistance face à toutes les contestations ! Voilà ce que dit l'un de ses proches, le ministre de l'emploi Michel Sapin : « François Hollande est un faux gentil…Il sait trancher… »…Je peux vous dire qu'en coulisse ce n'est pas la gentillesse qui domine mais la dureté pour parler des mouvements de contestation du weekend end. Mélenchon ? « Ce n'est plus un sujet. Il n'arrive plus à mobiliser », m'a dit un ministre. Un député socialiste ajoute : « Ça fait vingt ans que Mélenchon nous dit qu'on est dans un climat pré-révolutionnaire. A force de hurler avec les loups, il ne faut pas s'étonner si les moutons sont moins nombreux. » Les bonnets rouges ? Là encore beaucoup de dureté de la part d'un proche de François Hollande. « Le mouvement ne durera pas. C'est un agrégat de gens qui manifestent mais qui n'ont rien à voir les uns avec les autres ».

Oui mais quand même ! Le mouvement contre l'écotaxe LUI ne s'essouffle pas : ce matin les routiers se mobilisent en Ile de France, dans le Nord, dans les Bouches du Rhône...

Le gouvernement estime qu'il n'y a pas plus de mobilisation que lors de la première journée d'action le 16 novembre ! Ça c'est le message officiel. L'officieux c'est : on n'est pas trop inquiet mais on surveille. Et on fait le distingo entre les routiers et les bonnets rouges. Fréderic Cuvillier, le ministre des Transports, est chargé de calmer la colère des routiers. Il a décidé que leur problème ce n'était pas l'écotaxe. C'est la concurrence déloyale en Europe. Donc il va organiser une conférence sur la question. Quant aux bonnets rouges, l'Elysée a bien suivi la manifestation de Carhaix samedi. Et en coulisse des ministres et des conseillers reconnaissent qu'il y a plus que l'expression d'un ras-le-bol fiscal. Il y a maintenant l'angoisse d'un territoire.

Et alors que compte faire le gouvernement ?

Un ténor socialiste m'a confié : le décrochage des territoires par rapport à la dynamique de grandes agglomérations, c'est un vrai sujet de réflexion politique pour le président. L'idée qui fait son chemin à l'Elysée ? La mise en place d'un nouveau contrat entre l'Etat et les régions. D'ailleurs c'est ce que réclament les bonnets rouges...« Nous voulons la régionalisation des décisions en Bretagne. Il y en a assez que tout vienne depuis Paris », dit Christian Troadec, la figure de proue des bonnets rouges. Affaire à suivre. Si c'est comme la remise à plat de la fiscalité, ou la remise à plat du travail le dimanche, ça promet d'être un sacré chantier.

Véronique Jacquier