Crise énergétique: Emmanuel Macron réunit ce vendredi un Conseil de défense inédit

Elisabeth Borne et Emmanuel Macron lors d'une intervention au palais de l'Élysée, le 27 juin 2018. - JULIEN DE ROSA / AFP
Un premier rendez-vous important de la rentrée de l'exécutif. Emmanuel Macron réunit ce vendredi matin un Conseil de défense pour faire le point sur l'approvisionnement en gaz et en électricité et pour examiner les scénarios afin d'éviter la pénurie et réaliser des économies.
Ayant débuté vers 10h à l'Elysée, ce Conseil rassemble "les ministres compétents" sur ce dossier comme la Première ministre Elisabeth Borne, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal et les ministres chargés de la Transition énergétique Christophe Béchu et Agnès Pannier-Runacher, ainsi que des experts.
Ce CDSN a "pour objectif de faire le point sur la situation de notre approvisionnement en gaz et en électricité pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver", a expliqué la présidence. Il se penchera aussi sur "la solidarité énergétique européenne".
Quelle énergie pour cet hiver?
Les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total, en rétorsion aux sanctions prises contre Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Le géant Gazprom a ainsi annoncé cette semaine la fin de ses livraisons à Engie.
La situation est également tendue du côté de l'électricité, en raison de l'indisponibilité d'une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion.
Il s'agit donc, pour le gouvernement, d'étudier les différentes hypothèses pour l'automne et l'hiver en prenant en compte les prévisions des températures, de l'ensoleillement et du vent, mais aussi les capacités d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) et le calendrier de reprise du parc nucléaire.
Elisabeth Borne a ainsi mis la pression sur EDF en lui demandant jeudi de tenir son calendrier de maintenance des réacteurs pour éviter à la France de devoir redémarrer une centrale à charbon.
"Cela fait des mois qu'on se prépare pour éviter des coupures. Si on baisse notre consommation de gaz de 10% il n'y aura pas de restrictions. C'est atteignable", a ajouté la Première ministre sur France Inter.
"Si on ne fait pas ces économies, si l'hiver est froid, il pourra y avoir des restrictions mais elles ne concerneront pas les ménages", a-t-elle ajouté, en précisant qu'elle présenterait "fin septembre-début octobre" les scénarios envisagés.
De son côté, Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie, s'est déclaré jeudi "confiante" sur la "possibilité de passer l'hiver sans gaz russe", qui ne représente plus que 9% de l'approvisionnement en France. Elle a précisé sur LCI que "les 100% de remplissage de nos stocks de gaz" seront effectifs "avant le 1er novembre, date fixée par le gouvernement".
Pas une "enceinte secrète"
Initialement réservé aux sujets de défense et de sécurité, les conseils de défense ont été utilisés à de nombreuses reprises par Emmanuel Macron pour gérer la crise du Covid-19, provoquant des critiques des oppositions politiques sur l'exercice solitaire du pouvoir.
"Un conseil de défense énergie, pour moi c'est le secret", a critiqué mardi le patron des Verts Julien Bayou.
"Ne voyez pas ça comme une enceinte secrète, c'est vraiment un travail collégial, collectif", a assuré le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.