BFMTV
Politique

Collectivités: les maires ruraux "en colère" contre Elisabeth Borne

Le président des Maires ruraux de France Michel Fournier en janvier 2019 à l'Élysée

Le président des Maires ruraux de France Michel Fournier en janvier 2019 à l'Élysée - LUDOVIC MARIN / AFP

Les membres de l'AMRF redoutent que le rapprochement entre les préfectures et les intercommunalités "ne conduise à la suppression des communes".

Le président des maires ruraux Michel Fournier s'est déclaré en "colère" samedi et a promis de contourner Elisabeth Borne pour s'adresser directement à Emmanuel Macron, après le soutien la veille de la Première ministre au renforcement des liens entre préfets et intercommunalités.

"C'est intolérable", a affirmé Michel Fournier dans une vidéo mise en ligne par l'Association des maires ruraux (AMRF), qui regroupe 10.000 membres et qui entretient habituellement un dialogue apaisé avec l'exécutif, contrairement à d'autres associations d'élus contrôlées par l'opposition.

"Le couple qui doit exister, c'est le couple préfet-maire, car l'intercommunalité n'est pas une collectivité", a rappelé le président de l'AMRF, dont les membres redoutent que le rapprochement entre les préfectures et les intercommunalités "ne conduise à la suppression des communes", a précisé à l'AFP une source de l'association.

"Notre réaction va être très dure"

"Notre réaction va être très dure", a promis Michel Fournier qui s'exprimait devant les maires ruraux de Saône-et-Loire. "Cela veut dire qu'Elisabeth Borne, que j'ai rencontrée la semaine dernière, je vais passer outre et je vais m'adresser directement au président pour qu'il clarifie cette situation", a-t-il affirmé.

Dans une intervention devant la Convention des intercommunalités de France qui se tenait à Bordeaux, Elisabeth Borne s'était "réjouie" vendredi du renforcement du "tandem entre le préfet et le président d'intercommunalité", estimant qu'il s'agissait d'un "couple moteur pour l'action publique".

Le coup de sang de Michel Fournier intervient à un moment où la Première ministre prône le dialogue et donne un nouveau ton aux relations entre l'exécutif et les associations d'élus, marquées par de fortes tentions au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

Lors de leur convention, les intercommunalités, actuellement des "établissements publics de coopération intercommunale" (EPCI), ont souhaité devenir des collectivités territoriales à part entière comme les régions, les départements et les communes, "compte-tenu de l'accroissement de leurs compétences et de leur budget".

S. V. avec AFP