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Chirac veut être jugé avant la fin de l'année, dit son avocat

Jacques Chirac est "agacé" par le renvoi de son procès dans un dossier d'emplois fictifs présumés, décidé mardi pour une question de procédure, et souhaite être jugé avant la fin de l'année, a dit son avocat Jean Weil. /Photo prise le 7 mars 2011/REUTERS/

Jacques Chirac est "agacé" par le renvoi de son procès dans un dossier d'emplois fictifs présumés, décidé mardi pour une question de procédure, et souhaite être jugé avant la fin de l'année, a dit son avocat Jean Weil. /Photo prise le 7 mars 2011/REUTERS/ - -

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac compte bien se présenter devant ses juges en septembre ou octobre, en tout cas avant la fin de l'année, et est...

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac compte bien se présenter devant ses juges en septembre ou octobre, en tout cas avant la fin de l'année, et est "agacé" par le renvoi de son procès, a déclaré mercredi son avocat Jean Veil.

Le tribunal correctionnel de Paris a retenu mardi une "question prioritaire de constitutionnalité" (QPC) qu'il a transmise à la Cour de cassation et la date du 20 juin pour fixer éventuellement une nouvelle date pour le procès.

Me Jean Veil, qui n'est pas à l'origine de cette procédure, défendue par un co-prévenu de Jacques Chirac, a affirmé que l'ancien chef d'Etat avait été consterné par le renvoi.

"Je l'ai vu extraordinairement agacé. D'habitude, c'est quelqu'un d'assez discret et qui ne manifeste pas beaucoup ses pulsions et ses sentiments", a-t-il dit sur Europe 1.

"Jacques Chirac souhaitait que ce procès ait lieu le plus vite possible, il voulait que cette affaire soit derrière lui et souhaitait, sur le plan de l'Histoire, démontrer aux Français qu'il n'y avait rien à lui reprocher", a-t-il ajouté.

Il explique qu'il existe une "tradition" qui rendrait impossible la tenue d'un tel procès pendant la campagne de l'élection présidentielle de 2012. Il envisage donc une nouvelle période, ce qu'il n'avait pas fait mercredi à l'audience, évoquant "septembre ou octobre, en tout cas avant la fin 2011".

La Cour de cassation, saisie de la question posée par la défense, a trois mois maximum pour statuer. Elle peut soit rejeter la procédure, ce qui permet au procès de reprendre, soit saisir le Conseil constitutionnel, qui aurait alors trois mois pour statuer définitivement.

Cette affaire ouverte en 1999 est la dernière d'une longue série qui, pendant que Jacques Chirac bénéficiait d'une immunité à l'Elysée, a atteint plusieurs de ses proches sur des aspects frauduleux de sa gestion à la mairie de Paris, de 1977 à 1995.

Elle vise 28 emplois présumés fictifs à l'Hôtel de ville entre 1992 et 1995. Le dossier comporte deux volets, un premier de 21 emplois directement concerné par la QPC et un second de sept emplois qui aurait pu être jugé immédiatement car cette procédure ne l'affectait pas. Le tribunal y a renoncé.

Ce second volet demeurera, quelle que soit l'issue de la QPC, et le tribunal aura donc une décision à prendre en juin sur un procès, dans tous les cas de figure.

L'ancien chef de l'Etat, âgé de 78 ans, est poursuivi pour "détournement de fonds publics, abus de confiance et prise illégale d'intérêt" et encourt jusqu'à dix ans de prison, 150.000 euros d'amende et une inéligibilité.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse