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Ceta: "Si la toile de fond reste le libéralisme, on ne réglera pas le problème écologique", selon Quatennens

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Le député élu dans le Nord, Adrien Quatennens, désormais numéro deux des Insoumis, était notre invité ce mercredi matin. Il a critiqué les implications environnementales de l'accord de libre-échange entre l'Europe et le Canada, adopté la veille par l'Assemblée nationale.

L'Assemblée nationale a vécu une journée à double-ressorts mardi. Elle a dû accueillir la militante écologiste Greta Thunberg et s'est concentrée sur le vote autour de l'accord de libre-échange européo-canadien. Si ce Ceta a finalement été adopté, il n'en reste pas moins controversé, et a uni l'opposition contre lui, troublant même certaines franges de la majorité. Ce mercredi matin, le député insoumis élu dans le nord, Adrien Quatennens, était sur notre plateau. Il a d'abord remarqué:

"Je pense qu’on a vécu un moment historique mais c’est passé sous les radars". 

"Il y a une urgence temporelle" 

Il s'est alors expliqué: "Il y avait hier une conjonction de faits intéressante. Hier, on avait la canicule, qui est l’un des symptômes du changement climatique qui maintenant envahit notre quotidien, l’invitation faite à des membres du Giec et à Greta Thunberg dont les propos sont assis sur des constats scientifiques, et nous avions aussi à nous prononcer sur un traité de libre-échange qui procède d’un abaissement de normes."

Il a voulu remettre l'élaboration du Ceta en perspective:

"C’était une négociation initiée par monsieur Sarkozy, poursuivie par monsieur Hollande, qui ont tapé sur le même clou que monsieur Macron."

Adrien Quatennens a poursuivi: "Il y a une urgence temporelle. Les scientifiques disent : ‘Vous avez 10 à 12 ans pour limiter le problème’. S’il nous reste 10 à 12 ans pour régler le problème, il ne suffit pas de dire que les petits ruisseaux feront les grandes rivières." Pour lui, il n'est plus question d'initiatives individuelles, ni d'efforts marginaux. Le parlementaire soutient que l'humanité ne s'en sortira pas sans revoir entièrement son mode vie et son mode de production:

"Il y a un modèle économique obsolète, dépassé. Nous appelons à la planification écologique. L'expression peut faire peur mais en vérité, toutes les entreprises planifient. Ce qu’il y a lieu de faire en terme de transition du modèle agricole et énergétique ne répond pas aux injonctions du marché. Si la toile de fond reste le libéralisme économique, on ne réglera pas le problème. Mais certains veulent à tout prix que ce modèle persiste."

"La question climatique établit un intérêt général et les intérêts privés doivent s’y soumettre', a-t-il conclu.

Robin Verner