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Budget 2019: la gauche monte au créneau contre les annonces d'Edouard Philippe

Edouard Philippe le 12 juillet 2018 à Paris.

Edouard Philippe le 12 juillet 2018 à Paris. - AFP

Les annonces d'Edouard Philippe sur le budget 2019 ont rapidement été critiquées par la gauche qui déplore notamment un "recul social".

Le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé ce dimanche dans Le Journal du Dimanche les grandes lignes du budget 2019. Parmi les mesures envisagées, la suppression de 4.500 fonctionnaires de la fonction publique d'État en 2019 et une hausse des allocations logement familiales et des retraites de 0,3 % par an en 2019 et en 2020, soit nettement moins que l'inflation.

A gauche, les critiques sur ce budget 2019 ont rapidement fusé. A Marseille, Jean-Luc Mélenchon a ainsi dénoncé une "saignée de l'Etat et des services publics". "Maintenant ça va être terrible, ça va être très dur pour les gens, pas pour lui (Edouard Philippe) mais pour ceux qui n'auront plus leurs prestations de toutes sortes", a-t-il dit.

"Leur budget va être de plus en plus intenable et se faire toujours au même prix, petit à petit l'Etat social se dissout, et l'Etat administratif s'effondre, puisqu'il y a moins d'argent qui rentre dans les caisses, (...) avec notamment 4,5 milliards d'euros donnés avec la suppression de l'Impôt sur la fortune (ISF)", a estimé le président de la France insoumise.

"Un recul social"

De son côté, Alexis Corbière, déplore des propositions "injustes socialement, inefficaces contre le chômage, inexistantes sur le plan écologique et... directement l'application des recommandations de l'UE". 

"Edouard Philippe annonce des mesures de recul social. Les gens modestes vont voir toutes ces aides sociales, qui étaient des droits sociaux, à la baisse. Ce n'est pas bon pour tous ces Français et ce n'est pas bon pour nos économies. Ces gens consomment, et ces mesures vont étouffer la machine", a déploré le député de Seine-Saint-Denis au micro de BFMTV.

Les retraites dans le viseur du gouvernement

Le gouvernement a donc annoncé que les pensions retraites augmenteront moins que l'inflation d'ici a 2020. Elles progresseront ainsi de 0.3% en 2019 et 2020 tandis que l'inflation s'élevait en juillet à 2.3% sur un an. Sur son compte Twitter, la socialiste Valérie Rabault, députée du Tarn-et-Garonne, analyse les conséquences concrètes sur le pouvoir d'achat des retraités. 

Elle calcule ainsi qu'un retraité qui touche 1500 euros de retraite par mois verrait son pouvoir d'achat baisser de 666 euros par an, tandis qu'un retraité touchant 2500 euros de retraite par mois connaîtrait une baisse de 1110 euros de son pouvoir d'achat.

"Open bar pour les grandes fortunes"

Sur le plateau de BFMTV, Ian Brossat, adjoint communiste à la maire de Paris, a déploré une politique qui bénéficie aux riches. "Ceinture pour les gens modestes, open bar pour les grandes fortunes", a t-il martelé. Dans son viseur, notamment, le refus de revalorisation des APL par le gouvernement.

Cyrielle Cabot