Budget 2015: Fillon fustige des "économies virtuelles"

François Fillon, député UMP de Paris, mercredi 1er octobre lors d'une conférence de presse - Eric Feferberg - AFP
L'ancien Premier ministre UMP François Fillon a dénoncé mercredi un projet de budget pour 2015 "qui n'est pas sincère", lors d'une conférence de presse à Paris consacrée à la présentation de ses idées pour les finances publiques et la croissance.
>> François Fillon est l'invité de Ruth Elkrief, ce mercredi dès 19 heures, sur BFMTV.
"C'est un budget qui tourne le dos à tous les engagements de la France en matière de réduction des déficits, et malheureusement c'est un budget qui va provoquer ce que le ministre du Travail redoute, c'est-à-dire un effet récessif", s'est ému l'ancien Premier ministre. D'après lui, ce budget "renonce à l'objectif de réduction des déficits. Le déficit a augmenté en 2014 par rapport à 2013, il prévoit une très légère baisse de 4,4% à 4,3% en 2015 qui ne se produira sans doute pas."
Fillon ne croit pas au plan d'économies du gouvernement
"La plupart des économies qui sont proposées sont virtuelles", a asséné le député UMP de Paris et candidat déclaré à la primaire de son parti en vue de 2017, citant par exemple le "budget de l'emploi (qui) va baisser par rapport à la baisse du chômage" à laquelle il ne croit pas, "une dépense militaire réduite de 500 millions d'euros compensée par des recettes exceptionnelles qui n'existent pas, sans compter les dépenses d'opérations extérieures qui sont extrêmement nombreuses".
Autre exemple, "dans ce budget des économies très fortes sont engagées sur l'audiovisuel public, plus de 260 millions d'euros, en même temps que le retrait de la publicité. Qui peut croire un instant que ces économies vont être réalisées?" s'est demandé celui qui était à Matignon de 2007 à 2012 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Tacles au gouvernement
A l'occasion de cette conférence de presse François Fillon a surtout pilonné la politique du gouvernement, qui fait de la France un pays "mal géré": "en l'espace de 6 mois, toutes les cibles concernant nos déficits ont été réévaluées à la hausse par rapport au programme de stabilité d'avril dernier".
"L'amateurisme le dispute à l'incohérence: après avoir augmenté comme jamais les impôts, le gouvernement envisage maintenant de les baisser; après avoir promis de réduire nos déficits à 3% en 2015 on les laisse filer", se désole-t-il. Dans ses propositions, qu'il juge "assez spectaculaires", François Fillon appelle à une "prise de conscience".