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Bourdouleix: le procureur de la République va être saisi

Gilles Bourdouleix, député-maire UDI du Maine-et-Loire

Gilles Bourdouleix, député-maire UDI du Maine-et-Loire - -

Le préfet du Maine-et-Loire, à la demande du ministre de l'Intérieur, va saisir le procureur de la République pour apologie de crime contre l'humanité après les propos polémiques du député-maire (UDI) de Cholet, Gilles Bourdouleix, sur les gens du voyage.

Après le dérapage du député UDI de Cholet, Gilles Bourdouleix, sur les gens du voyage, le préfet du Maine-et-Loire, à la demande du ministre de l'Intérieur, va saisir le procureur de la République pour apologie de crime contre l'Humanité. C'est ce qu'a annoncé la préfecture lundi soir, dans un communiqué

"La Justice appréciera les suites pénales à réserver à ces propos", ajoute le communiqué.

Le député-maire de Cholet, où des gens du voyage s'étaient installés illégalement dimanche sur un terrain privé, a provoqué de vives réactions lundi après la publication par Le Courrier de l'Ouest de ses propos sur les tziganes, l'élu disant qu'"Hitler n'en a peut-être pas tué assez".

Ce mardi matin, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a estimé que l'élu devait être "sanctionné très lourdement par la justice".

"La pire barbarie du XXeme siècle"

"Rien ne peut justifier, ni excuser qu'un élu de la République ose une telle référence à la pire barbarie du XXeme siècle", affirme la préfecture dans son communiqué.

En diffusant lundi à la mi-journée un enregistrement sur son site internet, le journal a confirmé que Gilles Bourdouleix a bien tenu ces propos, alors qu'il se trouvait dans le campement.

On y entend le député-maire lancer dans un brouhaha "la loi, elle s'applique". Puis, un peu moins fort, alors que, selon le journal, les gens du voyage à qui il s'adressait avaient tourné les talons, il ajoute: "Comme quoi Hitler n'en a peut-être pas tué assez."

"Petit merdeux"

Interrogé après la diffusion de l'enregistrement, le député-maire a nié avoir tenu les propos rapportés par le journal. Il s'agit de "propos manipulés par un journaliste avec l'aval de sa rédaction en chef", a-t-il affirmé.

Le journaliste présent sur les lieux a "bidouillé un enregistrement en me faisant dire des propos que lui-même venait de me dire", a affirmé Gilles Bourdouleix, qualifiant le journaliste de "petit merdeux". Le rédacteur en chef du Courrier de l'Ouest, Bruno Geoffroy, a vivement réagi à cette accusation: "Je n'accepte pas qu'on puisse traiter un journaliste de petit merdeux."

M.R. et V.D. avec AFP