Besancenot sur la mort de Rémi Fraisse: "Le gouvernement est coupable"

Olivier Besancenot était mercredi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin en direct sur BFMTV et sur RMC. - BFMTV
Invité mercredi matin sur BFMTV et sur RMC, Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA et auteur d'un livre intitulé Affinités révolutionnaires, nos étoiles rouges et noires (éd. Mille et une nuits), fustige François Hollande pour sa "rupture avec les classes populaires", et appelle à une "explosion sociale".
# "Le patronat a l'oreille du gouvernement"
D'abord, Olivier Besancenot déplore que "les plus hauts revenus se sont encore augmentés cette année". A ses yeux, l'argent du pacte de responsabilité doit servir à augmenter les salaires. Par exemple, relève-t-il, "20 milliards d'euros, ça fait un Smic à 1.700 euros". A ses yeux, aujourd'hui, "les plus grandes entreprises se gavent sur le dos des plus petites".
Soutient-il le gouvernement? "Non", répète Olivier Besancenot sans hésiter, jugeant que les manifestations de salariés "n'ont pas l'oreille du gouvernement, alors que les manifs du patronat ont l'oreille du gouvernement".
# "On nous culpabilise sur les déficits"
L'ancien porte-parole du NPA estime que "l'argent public ne va pas où il devrait aller" alors qu'il "devrait service à financer des écoles, des services publics, des rails, des hôpitaux, alors qu'on ferme des classes, on fermes des hôpitaux".
Aujourd'hui, juge Olivier Besancenot, "on culpabilise la population sur les déficits: 'Il n'y a plus argent', et comme il n'y a plus d'argent, on va en donner à qui? Aux plus grandes entreprises". A ses yeux, le gouvernement et le patronat sont "partenaires". Finalement, "on est dans une société où on prive la population des moyens de consommer, donc on alimente l'austérité. Aujourd'hui on a des entreprises qui ne savent plus écouler leur stock, qui sont en surcapacité de production, qui ne trouvent plus de marchés solvables".
Si le chômage est très haut en France, c'est "à cause des politiques et du patronat", accuse-t-il. Pour Olivier Besancenot, "un manifestant de gauche pèse moins qu'un manifestant de droite aux yeux du gouvernement".
# "Une provocation supplémentaire"
L'enquête administrative sur la mort de Rémi Fraisse dédouane les gendarmes. "On verra ce que dit l'enquête judiciaire". Olivier Besancenot met-il en doute la gendarmerie? "Moi je mets en doute la parole politique. La gestion politique de ce drame est une cascade de provocations et ça, c'en est une supplémentaire (...). Cette grenade offensive, elle a été envoyée par des gardes mobiles sur un groupe de manifestants. Ces gardes mobiles n'ont pas pu le faire sans avoir l'ordre d'un supérieur. Ce supérieur n'a pas pu le faire sans un ordre de la préfecture, qui elle même n'a pas pu le faire sans l'aval du ministère de l'Intérieur. Le gouvernement est coupable, avant, pendant et après".
Finalement, juge Olivier Besancenot, "monsieur Cazeneuve ferait bien de partir, ça nous ferait du bien à tous".