Bertrand : « Aubry parle du non-cumul pour la Saint-Glinglin »

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A 6 mois des élections régionales, le débat sur le cumul des mandats est relancé. Malgré la loi de 2000 qui limite ce cumul, 80 % des parlementaires français sont aujourd'hui concernés. [ndlr, chez nos voisins allemands, britanniques et italiens, ils ne sont que 20 %].
« Une question de respect des électeurs »
Roselyne Bachelot, Valérie Pécresse, Brice Hortefeux, Hervé Novelli, Xavier Darcos, Bruno Le Maire, Alain Joyandet sont membres du gouvernement et candidats aux régionales de 2010. Le Secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand envoie un avertissement à ces ministres « cumulards » : « Ceux qui sont adhérents du Mouvement [UMP], qui veulent être présidents de régions et qui sont élus présidents de régions, doivent s'y consacrer à 100%. C'est une question de respect des électeurs. Une région, c'est la circonscription la plus importante qui soit. Dans une ville en une journée, vous pouvez faire tous les quartiers et y tenir des réunions. Dans une région, c'est impensable. Il faut donc s'y consacrer à fond. C'est une règle cohérente et en phase avec ce que souhaitent les Français dans des élections. »
« Il y a ceux qui parlent et il y a l'UMP qui agit »
Une fois n'est pas coutume, Xavier Bertrand et Martine Aubry sont d'accord. Il faut mettre fin au cumul des mandats. Mais la première secrétaire du Parti socialiste propose de mettre en œuvre la mesure à partir de 2012, considérant qu'« il est trop tard » pour l'appliquer aux prochaines élections régionales. Ce à quoi le Secrétaire général de l'UMP répond : « Martine Aubry parle du non-cumul pour la Saint-Glinglin ; c'est pas sérieux. Moi je vous propose mieux. Il y a ceux qui en parlent pour la Saint-Glinglin, et il y a nous, qui agissons dès maintenant. Sur la réforme des collectivités territoriales, nous proposons qu'il y ait 30 à 50% d'élus en moins. Les socialistes qui proposent le non-cumul, proposent en fin de compte, qu'il y ait plus d'élus. »
Ces élus pourront-ils cumuler les mandats ?
« Je le souhaite, répond Xavier Bertrand. Parce qu'un député qui n'aurait que ce mandat a toutes les chances de devenir un technocrate. Je suis parlementaire et en même temps adjoint au maire ; ce que j'apprends sur le marché, dans mes permanences, sur le terrain, ça n'a pas de prix. Lire des enquêtes, des sondages, c'est utile, mais beaucoup moins que ce contact direct. »
Pour certains, la limitation du cumul permettrait de renouveler la classe politique et de pallier l'absentéisme parlementaire. Mais Xavier Bertrand en doute et ajoute : « Si vous voulez aller au fond des choses, ce qu'il faut c'est un statut de l'élu local. Et la vraie question, c'est de savoir si ceux qui votent les lois sont au courant de ce que pensent vraiment les Français. Et si vous coupez le lien qui existe entre l'élu national et l'élu local, vous me direz comment vous avez cette garantie. »