Benoît Hamon : « L'opération transparence est indispensable mais pas suffisante»

Benoît Hamon, ministre de l'Economie sociale et solidaire et à la consommation. - -
Ce mercredi matin, Benoît Hamon était l'invité de Jean-Jacques Bourdin en direct sur RMC et BFMTV. Le ministre de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation a réaffirmé le cap tenu par le gouvernement, jaugeant que la politique d'austérité était plus européenne que française. Il s'est montré ferme sur la question des paradis fiscaux et sur la transparence, jugée insuffisante. Le ministre a enfin évoqué sa future loi Consommation, présentée début mai en conseil des ministres, et dont l’objectif est de rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et professionnels.
A partir de 9h, le ministre a pris le fauteuil de Jean-Jacques Bourdin et a répondu aux questions des auditeurs de RMC, au 32 16.
Sur la loi Consommation
Proposée par Benoît Hamon, elle sera présentée le 2 mai en Conseil des Ministres et doit rééquilibrer les pouvoirs entre consommateurs et professionnels. Elle doit introduire l’action de groupe en droit français ou encore lutter contre le surendettement.
8h57 - Benoît Hamon : « Deux préjudices à réparer: ce qui relève d'une entente illicite, et le reste, comme la politique commerciale d'une banque. On doit permettre l'indemnisation rapide du consommateur, on construit un bouclier dont le consommateur était privé ».
8h55 - Benoît Hamon : « Par exemple, les ententes illicites dans la téléphonie : ils ont eu 500 millions d'euros d'amende mais les consommateurs n'ont jamais été indemnisés. Un texte comme celui-là s'attaque aux rentes économiques des grands groupes ».
Sur la moralisation de la vie politique
Sur la fin du cumul des mandats, une des mesures proposée par le gouvernement dans le cadre de la future loi du 24 avril.
8h53 - Benoît Hamon : « Je souhaite la fin de ces cumuls et je pense que cela sera inscrit dans la loi. Il est compliqué d'être avocat d'affaires et député en même temps ».
Mardi à l'Assemblée, le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a qualifié Jean-Marc Ayrault et le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, d' « anciens repris de justice », en raison de leurs condamnations dans le passé.
8h52 - Benoît Hamon : « Tout ça alimente la défiance à l'égard de la classe politique. L'UMP a proposé l'amnistie fiscale pour les députés, Monsieur Jacob nous fait la leçon alors qu'il proposait d'effacer l'ardoise des tricheurs ».
Sur l'affaire Cahuzac : l'ex ministre du Budget a été mis en examen le 2 avril pour blanchiement de fraude fiscale.
8h52 - Benoît Hamon : « L'affaire aurait-elle été traitée de la même façon avec le précédent gouvernement ? Tout a été déballé, et on reproche à Hollande d'avoir laissé la justice fonctionner ».
8h50 - Benoît Hamon : « L'un d'entre nous trichait, que fallait-il faire d'autre ? Cela crée un émoi à gauche et dans toute la France. La solution est d'imposer à tous de la transparence sur son patrimoine. L'opération transparence est indispensable mais pas suffisante ».
Sur les paradis fiscaux : à la suite du scandale Cahuzac, le journal Le Monde a révélé que Jean-Jacques Augier, trésorier de la campagne présidentielle de François Hollande avait ouvert, en 2005 et 2009, deux sociétés aux Iles Caïmans.
8h47 - Benoît Hamon : « Une loi française, en train d'être votée, va demander aux banques de faire la lumière sur leurs succursales dans les paradis fiscaux. Il y a une sorte d'industrie de l'évasion fiscale. Il faut mettre de l'ordre dans le secret bancaire dans l'Union européenne ».
Sur la politique d'austérité
Dans une interview accordée au quotidien Le Monde de mardi, Arnaud Montebourg affirme que la politique de l'austérité conduit à la « débâcle ».
8h41 - Benoît Hamon : « Aujourd'hui, certaines politiques mises en oeuvre n'ont pas encore produit leurs effets, comme l'inversion de la courbe du chômage, avec l'application du contrat de générations, du crédit d'impôt, qui créent des emplois. On nous demande de courir un marathon dans un 400 mètres. L'économie européenne est asphyxiée ».
8h39 - Benoît Hamon : « Nous conduisons une politique éprouvante, mais pas une politique d'austérité. Elle est différente de la politique allemande. Tant que nous aurons des politiques d'austérité en Europe, je crains que nos efforts soient neutralisés ».
8h38 - Benoît Hamon : « La politique d'austérité sévit dans toute l'Europe. Je considère que cette politique voulue par la droite allemande mène le projet européen dans une impasse ».
Retrouvez aussi l'émission Bourdin & Co de ce mercredi matin.