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Politique

Benalla: la colère froide de Philippe après les recommandations de la commission d'enquête du Sénat 

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Edouard Philippe s'est exprimé au lendemain de la remise par la commission d'enquête du Sénat de ses conclusions et recommandations dans le cadre de l'affaire Benalla.

Dans une courte allocution prononcée sèchement sur le perron de Matignon devant la presse ce jeudi en fin de matinée, le Premier ministre s'est dit "déçu" après la présentation du rapport, très critique à l'égard de son gouvernement, de la commission d'enquête du Sénat concernant l'affaire Benalla.

"Je suis un peu surpris" 

Edouard Philippe est allé jusqu'à laisser entendre que les recommandations du document ne respectaient pas le principe de séparation des pouvoirs, accusant ses membres de le "méconnaître". 

"J’ai pris connaissance des conclusions du rapport de la commission d’enquête du Sénat. Je considère quand le Sénat formule des recommandations quant au fonctionnement du gouvernement il est dans son rôle. Mon gouvernement a vocation à répondre aux questions que se pose le Sénat ou l’Assemblée nationale. Certaines recommandations concernent exclusivement la présidence de la République. J’en suis surpris car traditionnellement la séparation des pouvoirs fait qu’il n’appartient ni à l’Assemblée nationale ni au Sénat de se prononcer sur l’organisation interne de la présidence de la République. Ils ont choisi de se livrer à une appréciation très politique. Comme j’ai un attachement très vif à la séparation des pouvoirs, j’en suis un peu déçu."

"Incompréhensibles et injustes" 

Assurant "observer" scrupuleusement ce principe, il a dit s'attendre à ce que "chacun" fasse de même. Il a encore ajouté plus tard: "Peut-être peut-on exprimer une déception lorsque les sénateurs (...) méconnaissent le principe de séparation des pouvoirs de cette façon." Alors que le général Lavergne, dirigeant le Groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR), Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron et Alexis Kohler, secrétaire général de l'Elysée, ont été nommément mis en cause dans le rapport sénatorial, il a pris leur défense: "Un certain nombre de recommandations concernent des fonctionnaires travaillant auprès du président de la République, il y a notamment le secrétaire général de l’Elysée. J’ai trouvé ces recommandations incompréhensibles et souvent injustes car c’est un grand serviteur de l’Etat."

"Sur le fond, la justice est saisie de cette affaire qui part d’une dérive personnelle", a enfin avancé le chef du gouvernement. 

Robin Verner