Bayrou se voit en grand sage aux côtés de Macron

François Bayrou estime que le quinquennat entre dans "une autre phase". - Joel Saget - AFP
Après une trentaine de jours comme garde des Sceaux, François Bayrou a rendu en juin un portefeuille qu'il attendait depuis 20 ans. Mais quelques mois après son départ du premier gouvernement d'Edouard Philippe, le maire de Pau n'a pas rendu les armes. Relativement discret depuis son départ, il ne manque pourtant pas une occasion pour distiller des petites phrases. Son avis sur le gouvernement, voire des conseils au président de la République, avec lequel il est en contact régulier.
Dans un entretien au Figaro publié mardi soir, il affiche une certaine sérénité, se disant certain de "pouvoir aider Emmanuel Macron". Le patron du MoDem lui a par exemple conseillé de s'expliquer devant les Français, et s'est senti entendu. Lorsque le président a donné une longue interview au Point, et plus récemment mardi, quand il a prononcé son discours sur l'Europe à la Sorbonne.
Etre "constructeur, réparateur, entraîneur"
Depuis son fief, à quatre heure et demie de Paris en train, François Bayrou garde une ambition nationale, et précise la manière dont il conçoit son rôle.
"La période va être difficile. Dans le pays, où il n'y a plus beaucoup de points de repère, il faut que tous ceux qui ont la capacité à se faire entendre soient présents", explique-t-il. Une référence à lui-même. "Je pense que je peux aider Emmanuel Macron. Avec ma vision des choses, avec ma liberté de parole (...). "J'ai la chance d'avoir une parole qui est entendue dans l'opinion, je veux m'en servir pour être constructeur, réparateur, entraîneur", ajoute-t-il.
"Je n'ai pas l'intention de créer des fissures"
Dans cette optique, il refuse d'être celui qui "critique de l'intérieur". Il estime ne pas être là "pour faire des reproches", ni envers Emmanuel Macron ni envers son Premier ministre. Ni même envers Richard Ferrand. "Je n'aime pas tirer sur des gens qui rencontrent des problèmes et, contrairement à ce qu'on croit, je n'ai pas de contentieux avec lui", avance-t-il.
"Nous avons mené campagne ensemble. Je n'ai pas l'intention de créer des fissures", promet François Bayrou. "Mon rôle, c'est plutôt de réparer celles qui pourraient survenir, en représentant une vision cohérente de l'avenir et une démarche politique qui, je l'espère, sera profitable pour la majorité".
De retour au gouvernement?
Le dernier week-end de septembre, le MoDem fera sa rentrée à Guidel, en présence de plusieurs ministres, comme le rapporte Le Télégramme: Gérard Collomb et Jean-Michel Blanquer seront notamment présents. A quelques jours de ce rendez-vous, François Bayrou estime que la majorité "a besoin de deux piliers": La République en marche et le MoDem.
"Il est utile pour un président de la République d'avoir quelqu'un à qui parler en toute confiance et dont le regard est nécessairement complémentaire du sien. Avoir un recul, une expérience et pouvoir dialoguer en sparring partner avec le président, essayer de compléter le dispositif du gouvernement et de la majorité, ça, c'est intéressant!", explique-t-il au Figaro dans un style très macronien.
Il estime donc pouvoir "compléter" le dispositif au pouvoir. En attendant d'en faire à nouveau partie.