Affaire Merah : Hollande promet que « toute la lumière sera faite »

François Hollande, ce jeudi à Toulouse - -
S'exprimant ce jeudi lors d'une cérémonie à la mémoire des quatre victimes juives de Mohamed Merah, qui a également abattu trois soldats, le chef de l'Etat a reconnu que le drame de Toulouse avait « révélé certaines failles dans l'organisation de notre renseignement. […] Toute la lumière sur ce qui s'est passé sera faite. Je m'engage une nouvelle fois devant vous, c'est-à-dire devant les familles, devant les Français, pour que toute la vérité soit faite », a-t-il dit. « Nous devons tirer toutes les leçons de cette tragédie et briser le plus tôt possible les engrenages qui conduisent au terrorisme ».
François Hollande était accompagné du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour cette cérémonie organisée dans l'école juive où Mohamed Merah, un jeune activiste islamiste se réclamant d'Al Qaïda, avait tué trois enfants et un adulte le 19 mars dernier.
La dangerosité de Merah, pas reconnue par la DCRI
Libération et Aujourd'hui en France font état ce jeudi de dépositions devant le juge d'instruction chargé de l'affaire montrant que la dangerosité de Mohamed Merah, qui s'était rendu ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan, ne semble pas avoir été reconnue par la hiérarchie de la sécurité intérieure (DCRI).
La sécurité des juifs, « cause nationale »
Le président a également affirmé que la France était déterminée à combattre « sans relâche » l'antisémitisme car la sécurité des Juifs est « une cause nationale » : « Les Juifs de France doivent savoir que la République met tout en œuvre pour les protéger. La garantie de leur sécurité est une cause nationale. Elle n'est pas l'affaire des Juifs mais celle des Français dans leur ensemble », a déclaré le chef de l'Etat. « Je veux rappeler devant vous la détermination de la République française à combattre l'antisémitisme. Il sera pourfendu dans toutes ses manifestations, les actes mais aussi les mots. Il sera pourchassé partout », a-t-il ajouté.
Les proches des victimes très émus
Le début de la cérémonie a été marqué par la prise de parole du chef de l'établissement scolaire Ohr Torah (ex-Ozar Hatorah), Yaacov Monsonego, très ému, qui s'est souvenu d'un « acte monstrueux de haine qui a pulvérisé (son) univers » car sa fille de 7 ans, Myriam, a été froidement abattue par Merah. A la fin de son intervention, il a été chaleureusement étreint par Benjamin Netanyahu, puis par le président français, comme l'a été après lui Samuel Sandler, père de l'enseignant et grand-père de deux enfants tués. Puis c'est Eva Sandler, veuve de Jonathan Sandler et mère de deux enfants assassinés, qui a exprimé sa douleur, avec dignité.
Auparavant, le président du consistoire régional Arié Bensemhoun a tenu à associer à l'hommage les 4 parachutistes (3 morts, un grièvement blessés) visés par Mohamed Merah.