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Affaire Benalla: Corbière s'interroge sur l'existence d'une police politique

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Invité d'Apolline de Malherbe mercredi matin sur BFMTV, le député insoumis Alexis Corbière soupçonne l'existence d'une forme de police politique au plus haut niveau de l'Etat.

Invité mercredi matin sur BFMTV, Alexis Corbière s'interroge ouvertement sur l'existence d'une police politique, après les révélations successives liées à l'affaire Benalla. Le député insoumis de Seine-Saint-Denis, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, rappelle d'abord que lors de la journée de manifestations du 1er mai dernier, "monsieur Benalla a fait une tournée, où dans différents endroits (en particulier la place de la Contrescarpe et le jardin des Plantes, NDLR), il se prend pour un policier. C'est-à-dire que le jeune homme bien mis avec une cravate et des petites lunettes rondes qui est venu la larme à l'oeil sur TF1 dire 'j'ai défendu les forces de police', tout ça est un gros fake".

"On a la conviction profonde que c'était une forme d'agissement coutumier", poursuit l'élu de Seine-Saint-Denis, "et on en a tiré la conviction, notamment le 28 mars, il y a eu une manifestation d'hommage à Mireille Knoll où nous étions allés manifester contre le crime antisémite".

"Des gens très politiques qui font le coup de poing"

Au cours de cette marche, Jean-Luc Mélenchon, bousculé par des opposants, avait été sorti de la manifestation par les forces de l'ordre. "Un des personnages qui étaient venus nous dire 'il faut quitter la manifestation', c'était le major Mizerski, celui qui accompagne Benalla". Alexis Corbière fait référence au policier qui accompagnait effectivement Alexandre Benalla sur le terrain le 1er mai, et qui était censé s'assurer que le conseiller d'Emmanuel Macron se cantonnerait à un strict rôle d'observateur.

"On a l'impression qu'il y a des gens qui sont très politiques, qui sont soi-disant des policiers mais qui, dans les manifestations, disent à Mélenchon qu'il faut quitter la manifestation, se retrouvent avec Benalla pour faire le coup de poing contre des opposants, tout ça donne l'impression qu'il y a cette hiérarchie parallèle très politique", poursuit le député insoumis.

Alexis Corbière se demande si certains personnages liés à l'Elysée n'ont pas sciemment attisé les braises lors du 1er-Mai: "Je vais peut-être un peu loin mais j'assume: je m'interroge sur le rôle qui a pu être joué par des gens liés à l'Elysée durant cette journée du 1er mai pour participer à la casse, à l'excitation générale. (...) Quel est ce talkie-walkie qu'a monsieur Benalla, pourquoi est-il dans la manifestation, pourquoi va-t-il provoquer les opposants, pourquoi va-t-il faire le coup de poing?". Autant de questions pour lesquelles Alexis Corbière aurait aimé aller "au bout des auditions", avant que la commission d'enquête de l'Assemblée ne vole en éclats.

Une "habitude de barbouzerie"

"C'est une des thèses que je porte: pourquoi y avait-il à la présidence de la République un groupe qui va dans les manifestations échapper à tout contrôle, même celui de la police? Parce que ça permettait après au gouvernement de faire passer un message: il y a eu de la casse", l'élu sous-entendant que le gouvernement avait "évidemment" intérêt à ce que les manifestations dégénèrent. "On se souvient que la manifestation légitime contre la réforme de la SNCF était souvent brouillée par le fait que ce qui faisait la une, c'était la casse et les violences".

"Cette espèce d'habitude de barbouzerie, de gens à mi-chemin, liés à la fois à des pouvoirs politiques mais en dehors de tout contrôle, me préoccupe. Cette affaire révèle la boîte noire que représente l'Elysée, où on peut imaginer des mauvais coups", s'interroge l'élu insoumis.

A.L.M.