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Accusations contre Hulot: entre "emballement" et "malaise"

Nicolas Hulot

Nicolas Hulot - EMMANUEL DUNAND / AFP

La presse parle ce vendredi "d'emballement" et de "malaise" quant aux accusations de harcèlement et de violences sexuels portées à l'encontre de Nicolas Hulot par Ebdo.

Toute la presse en parle sans forcément y accorder beaucoup de crédit: les rumeurs de harcèlement et de violences sexuels contre Nicolas Hulot provoquent ce vendredi "emballement" et "malaise" parmi les commentateurs.

Le ministre de la Transition écologique s'est défendu jeudi sur notre antenne de rumeurs "ignominieuses" le visant, n'excluant pas totalement de démissionner pour protéger sa famille, malgré le soutien de l'Elysée.

Le Parisien fait ainsi sa Une sur "la dérangeante affaire Hulot". "L'emballement jusqu'au malaise", titre Libération, qui juge "étrange" la contre-attaque de Nicolas Hulot, remarquant que "son démenti survient donc avant même que son intervieweur (et le reste du pays) n'ait pu lire l'article en question. Même pas un contre-feu: un avant-feu". L'article doit paraître dans l'Ebdo vendredi.

C'est ce que Le Figaro appelle "déminer l'affaire avant qu'elle n'éclate pour limiter les dégâts".

Dans son éditorial du Parisien, Frédéric Vézard estime qu'"il fallait descendre dans l'arène, se défendre en public. Un autre choix était-il possible dans une période où la rumeur devient information et la dénonciation se confond avec la preuve ?"

Pour Thierry Prudhon de Nice-Matin, "les larmes contenues et la voix blanche de Nicolas Hulot, hier matin sur BFMTV, ne valent donc pas brevet de véracité. Il n'empêche que jusqu'à preuve formelle du contraire, on peut avoir envie de croire à sa bonne foi".

"BalanceTonPol"

"L'ancien animateur a choisi une stratégie de communication axée sur la dénégation préventive", explique Alain Dusart dans L'Est républicain.

"Son idée était hier de prendre de vitesse la rumeur, d'endiguer les ragots cinglants, de tordre le cou aux accusations imaginaires ou pas."

Quelques jours après la révélation d'une plainte pour viol visant le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, L'Opinion dénonce en manchette "l'emballement" autour de ce que le quotidien appelle le hashtag "BalanceTonPol".

"Dans un monde de rumeurs et de dénonciations, le doute profite désormais à l'accusation. Plus d'amnistie, plus de droit à l'oubli. En somme, la justice ne compte plus", dénonce Nicolas Beytout, le patron du site d'information économique.

"Et maintenant Nicolas Hulot ! Rien décidément, ni personne ne semble plus en capacité de résister à l'onde de choc de l'affaire Weinstein", constate Xavier Brouet dans le Républicain lorrain.

"Si le fait d'être ministre ne doit pas accorder de protection particulière ni empêcher une investigation critique, ce rôle n'en fait pas non plus la cible privilégiée pour des accusations de droit commun", estime Daniel Muraz dans Le Courrier picard.

"Information ne doit pas rimer avec inquisition", professe Baptiste Laureau dans Paris Normandie.
L.N. avec AFP