Absentéisme des députés: ils répondent aux menaces de sanction de François de Rugy

Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, le 5 décembre 2017 - Eric FEFERBERG, AFP/Archives
Le président (LREM) de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a souhaité dimanche sur BFMTV faire "appliquer strictement" les sanctions financières pour les députés qui seraient "multirécidivistes de l'absence", pouvant atteindre "4.320 euros d'amende". Des déclarations qui ont fait des remous ce mardi à l'Assemblée.
"Des méthodes de petit comptable"
"C'est assez invraisemblable. Quand on est député, on n'est pas fonctionnaire, on n'est pas salarié de François de Rugy ou du bureau de l'Assemblée nationale, et on n'est pas là pour marcher avec une pointeuse", s'est exclamé le chef de file des députés LR, Christian Jacob, lors d'une conférence de presse.
"La qualité d'un élu de la nation ne se mesure pas à être un Playmobil dans l'hémicycle, à lever ou baisser la main pour voter ni aux heures de présence en réunion, mais à sa capacité à faire remonter les attentes de la population, les retranscrire dans la loi à certains moments", selon le chef de file des députés LR qui a dénoncé des "méthodes de petit comptable."
"Ne pas conforter une présidentialisation du régime"
Interrogé sur le sujet, l'un des porte-parole des députés socialistes, Boris Vallaud, a jugé que François de Rugy, "s'il a un problème avec la présence de ses parlementaires, qu'il en parle avec sa majorité".
"On attend du président de l'Assemblée nationale qu'il défende l'Assemblée, la place du Parlement dans l'équilibre institutionnel", la réforme à venir ne devant pas simplement "conforter une présidentialisation du régime qui a atteint un point considérable", a-t-il ajouté.
Pour le MoDem, on ne peut pas être partout
"La responsabilité des parlementaires c'est d'être présents, François de Rugy n'a fait que rappeler le règlement sur la présence en commission et lors des votes solennels", a jugé Marc Fesneau, le patron du groupe MoDem, allié de LREM.
"On ne peut être à la fois sur le terrain, essayer de percevoir les attentes en circonscription, et être en commission à l'Assemblée, dans l'hémicycle", a-t-il ajouté, plaidant pour "réorganiser le travail parlementaire", avec "des sessions mieux organisées".
Claire O'Petit (LREM), a elle exprimé sa "colère" envers François de Rugy pour ses propos, "dont les collègues en pleine campagne (pour des législatives partielles) n'avaient et n'ont pas besoin". Ca suffit, nous travaillons M. Rugy!".