11 novembre : la journée noire de François Hollande

Pour la première fois lundi, un président de la République a été sifflé, hué lors des commémorations du 11 novembre. Et cette journée n’a pas été bien vécue…

Elle l’a été comme une journée noire ! Même si l'entourage du président minimise les actions en soulignant qu'elles émanent de l'extrême droite. Les proches de François Hollande ont été choqués. Choqués de voir le rejet du chef de l’Etat franchir un cap. Et en plus, ça s'est passé le 11 novembre. « C'est quand même un jour sacré, m'a dit un conseiller. Les britanniques sont, eux, capables de respecter deux minutes de silence dans tout le pays ». L'entourage de François Hollande est consterné. Le président, lui, ne montre rien…

On sait ce qu'il pense de son impopularité. Il dégringole encore dans les sondages ! 21% d'opinions favorables selon IPSOS

C'est un sujet tabou. François Hollande n'en parle jamais. Si une remarque est faite au chef de l’État, c'est dans un cercle restreint avec deux personnes. Et quand le sujet arrive sur la table avec 15 députés que le président a invité à l’Élysée, d'après l'un des parlementaires présents, « ça glisse comme sur les plumes d'un oiseau. François Hollande écoute mais on ne sait jamais ce qu'il pense ». Hier, cela dit, le président a répondu dans son discours à ceux qui l'ont conspué. « La République exige de ne jamais cédé aux pressions d'où qu'elles viennent ». Il résiste donc même à la pression des sondages et de son impopularité.

Mais depuis hier a-t-il l'intention de faire quelque chose pour reprendre la main ?

Oui. François Hollande consulte beaucoup pour prendre une initiative d'ici Noël. On parle d'un remaniement profond des cabinets à L'Elysée et à Matignon. Les députés socialistes eux sont plus pragmatiques. Plusieurs m'ont dit : « C'est le moment. François Hollande doit faire un grand discours à la Nation. Un discours à la Churchill pour dire qu'il faut se retrousser les manches afin de redresser le pays ». Les parlementaires sont déboussolés par l'attitude de François Hollande. L'un d'entre eux m'a dit : « le président ne parle pas aux Français. Mais il ne nous parle pas à nous non plus ! Il ne nous envoie aucun signe ! ». Et la critique porte aussi sur les poids lourds du gouvernement. Pourquoi n'y a-t-il pas de ministres bagarreurs pour défendre le président ? En coulisse, Manuel Valls est accusé de faire le service minimum. Et Montebourg de ne pas monter au front. Un député socialiste m'a même fait cette confidence : « Sarkozy, il avait au moins une Nadine Morano pour cogner. Nous, on a personne ».

La journée d'hier ravive les rumeurs de remaniement ?

Oui. Pour la première fois à gauche, un homme demande à François Hollande de changer de Premier ministre tout de suite : Malek Boutith le député de l'Essonne. Mais les parlementaires, dans leur majorité, pensent que le président remaniera après les municipales. Et c'est le scenario qui tient encore la route à l'Elysée.

|||>> Hollande doit-il nommer Valls Premier ministre ?

Véronique Jacquier