"Violeur de la Meuse": les victimes se rassemblent en association

Dino Scala, mis en examen pour 19 agressions sexuelles et viols, doit être entendu ce mercredi par la justice. Lui en a reconnu une quarantaine mais assure ne plus se souvenir du visage de ses victimes présumées. Ces dernières s’organisent.

Il y a quelques mois ou près d'un quart de siècle après les faits, elles n'ont rien oublié du drame qui a frappé leur vie. Les victimes présumées de Dino Scala, surnommé "le violeur de la Sambre", tentent de se rassembler pour se soutenir. Clara, agressée en 1997, vient de créer une association après avoir lancé une page Facebook pour réunir toutes ces femmes qui ont vécu la même chose. Car pendant des années, le violeur présumé a agi toujours selon le même mode opératoire: tôt le matin sur le chemin entre son domicile et son travail. 

"Dès les premiers jours de l’interpellation de Dino Scala, ça a été le grand choc et on s’est dit qu’il fallait absolument rassembler toutes les victimes parce que je suis sûre qu’elles vont avoir du mal à parler, vu le nombre d’années…", confie Clara à BFMTV.

"Je me suis dit qu’il allait me tuer"

Clara, elle, n'est pas prête d'oublier ce petit matin de l'année 1997. Son mari venait de partir au travail lorsqu'un homme masqué s'est introduit à son domicile via la porte du garage. "Je n’avais plus voix, il n’y avait aucun son qui sortait je pense que c’est la peur d’être saisie. Vous imaginez, chez vous, 5 heures, un individu qui vous saute dessus. J’ai dû perdre connaissance, je me suis réveillée allongée sur le ventre, ligotée les mains de dos, bâillonnée. Lui il était à califourchon sur moi. Je me suis dit qu’il allait me tuer, j’avais le couteau sous la gorge. Lui, il était violent", souffle-t-elle, avant de ravaler un sanglot.

Dino Scala, le violeur de la Sambre doit être entendu ce mercredi par le juge. Ce père de famille est mis en examen pour 19 viols et agressions sexuelles mais il a reconnu devant les enquêteurs une quarantaine de passages à l’acte commis entre 1996 et 2018. "Il a reconnu être le violeur de la Sambre, c’est comme ça qu’on l’a appelé. Néanmoins, il ne va pas non plus aller, de manière générale, reconnaître une soixantaine d’infractions comme j'ai pu entendre", défend Me Jean-Benoît Moreau, l'avocat du suspect.

Interpellé le 26 février dernier, Dino Scala a été trahi par son ADN. Dans une vingtaine de viols, datant depuis les années 1990, un même ADN avait été retrouvé sur les victimes. Seulement, le profil génétique n'était pas recensé dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG). Une semaine avant son interpellation, une femme se fait sexuellement agresser tôt le matin. Le mode opératoire ainsi que le signalement de l'agresseur alertent les enquêteurs français, qui découvrent que l'ADN correspond à celui qu'ils recherchent depuis près de 30 ans.

Retrouvez l'émission Grand Angle sur BFMTV ce mercredi soir à 23 heures, "Dino Scala, combien de victimes?"

Enquête de Pauline Revenaz, Baptiste Besson, Fanny Morel et Alexandre Funel.