Violences urbaines près de Forbach dans un contexte électoral tendu

Florian Philippot a dénoncé "l'échec des politiques en matière de sécurité publique". - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Des violences urbaines à quelques jours des municipales. De violents heurts ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi à Behren-lès-Forbach (Moselle), près de Forbach. Ces événements ont eu lieu plusieurs heures après l'interpellation par les gendarmes d'un jeune meneur d'un quartier sensible de la commune.
Depuis, la situation semble calme. Les autorités, qui tentent d'apaiser les esprits, avaient maintenu mardi soir un dispositif spécial de sécurité, a indiqué le sous-préfet, Michel Heuzé. L'enjeu dépasse le simple ordre public: Florian Philippot, le numéro deux du FN et candidat à la mairie de Forbach, tente de tirer profit de la situation.
"La réponse judiciaire viendra plus tard"
Lundi, peu avant 22 heures, une trentaine de "jeunes habillés de noir et aux visages dissimulés" se sont adonnés à des actes de vandalisme afin de "venger" leur camarade, interpellé vers 16 heures, a indiqué le parquet de Sarreguemines. Des "échauffourées" ont éclaté avec les forces de l'ordre, faisant cinq blessés légers du côté des gendarmes.
Entre 20 et 30 véhicules ont notamment été vandalisés selon le parquet de Sareguemines. Un jeune a par ailleurs été légèrement blessé par un pavé, vraisemblablement lancé par un autre habitant de Behren, selon la préfecture.
Près d'une centaine de gendarmes et un hélicoptère ont été mobilisés sur place dans la nuit, mais aucune nouvelle interpellation n'a eu lieu et il n'y a pas eu de nouveau blessé. "La réponse judiciaire viendra plus tard", estime Michel Heuzé, le sous-préfet de Forbach.
"Un contexte tendu"
Ces événements pourraient bien avoir des conséquences politiques. Forbach et Behren-lès-Forbach ont été classés à l'automne dernier en zone de sécurité prioritaire (ZSP) par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. Une décision qui ne suffit pas selon Florian Philippot, numéro deux du FN et candidat à la mairie de Forbach. Ce dernier, en tête d'un récent sondage, a réagi mardi, par le biais d'un communiqué.
Les violences, selon lui, "rappellent à chacun l'échec des politiques [de l'UMP et du PS] en matière de sécurité publique" et constituent "une gifle de rappel à des responsables locaux qui nient les problèmes d'insécurité pour ne pas avoir à les traiter".
La sécurité est en effet un des enjeux de la campagne municipale à Forbach, ville fortement touchée par le chômage. Le maire sans étiquette de Behren-lès-Forbach, Jérôme Dibo, a quant à lui assuré pour sa part qu'il ne veut pas "rajouter de l'huile sur le feu", dans "contexte suffisamment tendu comme ça".