Violences en Martinique: une "nuit plutôt calme", deux jours après l'instauration d'un couvre-feu

Un début d'amélioration. La "nuit a été plutôt calme" en Martinique, a assuré le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet ce samedi 12 octobre sur France info, deux jours après l'instauration d'un couvre-feu nocturne, alors que l'île est frappée par des violences urbaines qui ont fait trois morts, en lien avec une mobilisation contre la vie chère.
"Cette nuit a été beaucoup plus calme par rapport à la nuit dernière. J'ai fait le tour de ma circonscription et je constate que le couvre-feu a été relativement respecté", a également confié Jiovanny William, député socialiste de la Martinique, sur BFMTV.
Depuis septembre, la Martinique est en proie à une mobilisation contre la vie chère initiée par un mouvement baptisé Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), qui a dégénéré avec des émeutes.
Des produits parfois 180% plus chers qu'en métropole
"Il ne peut pas y avoir d'évolution sérieuse, de discussion sérieuse, dans un climat de violences qui s'installerait", a estimé François-Noël Buffet.
Le RPPRAC exige un alignement des prix des produits alimentaires sur l'Hexagone, affichés 40% plus chers en Martinique. Plusieurs réunions réunissant les services de l'État, les collectivités locales, les acteurs économiques et le RPPRAC ont eu lieu pour trouver un accord.
Alors qu'une sixième table ronde s'est achevée dans la nuit de vendredi à ce samedi sans conclusion, Lucien Saliber, président de l'Assemblée de Martinique, assure sur BFMTV ce samedi que "sur 24 points, il n'y a que deux points qui posent problème jusqu'ici".
"Chez nous, certains produits sont à plus de 60%, 120% ou 180%", indique-t-il. "Ce que nous voulons, c'est trouver une marge qui soit acceptable pour la population", demande Lucien Saliber, appelant les distributeurs à "faire un effort". Il demande également qu'une TVA à 0% soit appliquée sur "54 familles de produits".
De nouvelles discussions prévues
"Il y a des progrès importants", a estimé de son côté le ministre. "J'espère que dès la reprise des discussions, on aboutira maintenant totalement à l'écriture (d'un accord). La reprise (des discussions) va être précisée dans les heures qui viennent, sans doute en tout début de semaine", a-t-il assuré.
"Il est incontestable que l'écart de prix est très important et toutes les mesures qui sont proposées dans les discussions sont de nature à le réduire de manière très substantielle, entre 15 et 20%", a-t-il jugé.
Interrogé sur un éventuel déplacement sur l'île antillaise, le ministre a répondu: "dès lors qu'ils seront tous tombés d'accord, je viendrai bien volontiers. Que l'on signe d'abord cet accord".