Violences dans les établissements scolaires: une deuxième plainte pour viols déposée dans l'affaire Notre-Dame de Garaison

La façade de l'école catholique Notre-Dame-de-Garaison à Monléon-Magnoac, le 27 février 202 5dans les Hautes-Pyrénées - Valentine CHAPUIS © 2019 AFP
Un deuxième ancien élève de l'école catholique de Notre-Dame-de-Garaison a porté plainte lundi 17 mars pour viols contre son agresseur présumé, un surveillant de l'établissement situé dans les Hautes-Pyrénées, à 80 km de Notre-Dame de Betharram, a-t-on appris auprès de son avocat et du parquet.
Dans le sillage des plaintes déposées dans le département voisin des Pyrénées-Atlantique par d'anciens élèves de Bétharram, cet homme de 45 ans, scolarisé entre 1992 et 1994 au collège de Garaison, a porté plainte pour "violences aggravées, agressions sexuelles aggravées et viols" contre un surveillant de l'internat, a précisé Me Joseph Mésa.
Le 5 mars, un autre ancien élève de Garaison avait porté plainte contre X pour viol et agressions sexuelles, lorsqu'il était à l'internat au début des années 90.
"Complicité de délits et de crimes par dissimulation"
Il a en outre porté plainte lundi pour "complicité de délits et de crimes par dissimulation" contre l'institution Notre-Dame-de-Garaison, située dans le village de Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées), a ajouté l'avocat.
Les deux nouvelles plaintes ont été déposées devant le procureur de la République de Tarbes, a confirmé celui-ci à l'AFP, précisant que les faits étaient à priori prescrits mais qu'elles seraient jointes à l'enquête en cours.
Le premier plaignant a rejoint un collectif d'une cinquantaine de personnes disant avoir subi des sévices lors de leur scolarité dans cet établissement qui, selon son site internet, accueille environ 700 enfants, de la maternelle à la terminale.
"Nous ne nions pas que, par le passé, à une époque où les punitions corporelles avaient cours dans les établissements scolaires (...), la volonté de faire respecter la discipline ait pu conduire certains encadrants à y avoir recours", a indiqué à l'AFP un porte-parole de Garaison.
Autre temps, autre mœurs: depuis plus de vingt ans, ce type de punitions est totalement proscrit au sein de notre établissement", a-t-il ajouté.
Des "dysfonctionnements (...) d'un autre temps"
Face à l'émergence de témoignages dans les médias locaux, l'actuel directeur de Garaison, Joseph Corteggiani, a condamné récemment dans la Dépêche du Midi des "dysfonctionnements (...) d'un autre temps".
Pourtant, Léo et Pauline (prénoms modifiés), élèves dans le courant des années 2010, ont dénoncé auprès de l'AFP des violences récentes dans l'établissement.
Depuis un an, d'anciens religieux et personnels laïcs de Notre-Dame-de-Bétharram sont visés par plus de 150 plaintes déposées pour violences physiques, agressions sexuelles et viols.
Notre-Dame-de-Garaison compte parmi ses élèves les plus célèbres l'ancien Premier ministre Jean Castex et l'ex-international français de rugby Pierre Berbizier.