Violences à Moirans: la justice refuse la demande de sortie sous escorte

L'entrée du centre pénitentiaire d'Aiton, en Isère. - Jean-Pierre Clatot - AFP
Il ne pourra pas se rendre aux obsèques de son frère. Au lendemain des violences de Moirans, la juge d'application des peines d'Albertville (Savoie) a refusé, ce mercredi matin, la demande de sortie "sous escorte" (c'est-à-dire encadrée par des gendarmes, NDLR) d'un détenu issu de la communauté des gens du voyage pour assister aux funérailles de son frère de 17 ans, prévues ce mercredi à 14 heures, a indiqué l'avocat du détenu. La justice avait dans un premier temps refusé la permission de sortir "sans escorte".
Funérailles annulées
Dans la foulée de cette décision, Adèle Vinterstein, la mère du détenu et de la victime, a fait savoir à l'AFP qu'elle annule les obsèques de son fils.
"J'annule les obsèques. Je vais faire venir le cercueil de mon fils ici. Et il ne bougera pas tant que mon autre fils ne pourra pas venir", a-t-elle indiqué.
La demande de sortie sous escorte semblait mal partie, après les émeutes survenues mardi à Moirans, et la mutinerie qui s'est produite quasi-simultanément dans la prison d'Aiton, en Savoie, où est incarcéré le détenu à qui la permission de sortie a été refusée. Ces violences avaient suivi le premier refus de la justice de laisser sortir le détenu "sans escorte".
Violentes émeutes
Mardi après-midi, une centaine de personnes appartenant à la communauté du voyage, armées de barres de fer, ont en effet bloqué pendant plusieurs heures le quartier de la gare à Moirans, dans l'Isère, brûlant des carcasses de voitures et des palettes, saccageant un restaurant et bloquant la route et les voies SNCF.
Leur colère a suivi un refus de la justice d'accorder une permission de sortie sans escorte à deux membres de la communauté, incarcérés à la prison d'Aiton, en Savoie, pour assister aux obsèques prévues ce mercredi de leur frère et cousin, mort samedi dernier dans un accident de la route.
De nouvelles violences à venir?
Mardi soir, la mère du détenu a laissé entendre auprès des médias que de nouvelles violences seraient à prévoir, en cas de refus de la demande de sortie par la justice.