Vikernes ressort libre: "Une garde à vue disproportionnée"

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Le Norvégien d'extrême droite Kristian Vikernes est sorti libre jeudi soir de garde à vue, son audition n'ayant mis en évidence aucune préparation de projet terroriste. Surnommé Varg ("loup" en norvégien), l'homme de 40 ans avait été interpellé mardi matin avec son épouse française à leur domicile de Salon-la-Tour (Corrèze) dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de visées terroristes.
En revanche, il devra répondre prochainement devant le tribunal correctionnel de Paris de faits qualifiés de "provocation à la haine raciale", en raison de ses écrits sur son blog et des éléments tirés de l'exploitation de ses ordinateurs en perquisition. Il est également passible de poursuites pour apologie de crime de guerre et s'est vu notifier par la préfecture de Corrèze, comme son épouse, une interdiction d'acquérir des armes.
"Cette affaire me semble illustrer la mise en oeuvre hasardeuse du principe de précaution", a indiqué l'avocat de Kristian Vikernes ce vendredi matin, "dénonçant une garde à vue disproportionnée". Interrogé par BFMTV, Me Julien Freyssinet a écarté la volonté de tuer et a affirmé que "le dossier ne contenait pas les éléments de preuve qui pouvaient laisser envisager" que son client préparait des actes terroristes.
L'avocat de Kristian Vikernes a déclaré qu'il n'avait pas de "confirmation" de la mise en examen pour "provocation à la haine raciale".
"Un faisceau suffisant d'indices"
"Il y avait un faisceau suffisant d'indices et d'éléments justifiant ces interpellations et ces gardes à vues", a justifié le porte-parole de la place Beauvau Pierre-Henry Brandet, insistant sur le caractère "préventif" de l'opération de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Le Norvégien faisait depuis plusieurs années l'objet d'une surveillance. L'affaire avait pris un tour judiciaire avec l'ouverture d'une enquête préliminaire par la section antiterroriste du parquet de Paris. Cette décision avait été prise notamment en raison de l'acquisition, légale, d'armes par Mme Cachet. En perquisitionnant, les policiers ont notamment saisi mardi cinq armes longues, dont quatre carabines 22 long rifle. En cause également, des messages ouvertement antisémites et xénophobes du Norvégien sur internet qui feront donc l'objet d'un procès à Paris.
Son avocat avait déclaré mercredi qu'on était "très loin d'un éventuel acte terroriste ou assimilé" et que les armes détenues par sa femme s'expliquaient par "la philosophie pratiquée par le couple qui est celle du survivalisme". Les tenants de cette philosophie croient en général en l'arrivée imminente d'une catastrophe de grande ampleur face à laquelle un arsenal de survie doit être constitué.